par Megan Davies et Maria Kiselyova
MOSCOU (Reuters) – Les opérateurs mobiles russes MTS et Vimpelcom ont rejoint jeudi le peloton des prétendants au rachat de la filiale russe de Tele2, pour tenter de barrer la route à l’offre d’A1, le bras financier du milliardaire Mikhaïl Fridman comme à celle, acceptée par Tele2, de la banque VTB.
MTS et Vimpelcom ont annoncé dans la soirée offrir un montant total de 4,0 à 4,25 milliards de dollars (3,1 à 3,3 milliards d’euros environ), dette comprise, assurant que leur proposition représentait une prime de 30% par rapport à l’accord annoncé mercredi par Tele2 et VTB.
Cette dernière, contrôlée par l’Etat russe, avait précisé avoir conclu l’opération sur la base d’une valeur d’entreprise de 3,5 milliards de dollars.
Avant le communiqué commun signé MTS-Vimpelcom, A1 avait dévoilé une proposition de 3,6 à 4,0 milliards de dollars payable intégralement en numéraire, en précisant envisager de soumettre une offre sur l’ensemble de Tele2, sans toutefois dire quelle somme il était disposé à mettre sur la table.
Ses déclarations ont permis à l’action du groupe suédois de gagner 4,5% à la Bourse de Stockholm, portant sa capitalisation à près de 51 milliards de couronnes (6,1 milliards d’euros).
Tele2 s’est refusé à tout commentaire sur l’offre de MTS et Vimpelcom.
“Nous avons vendu la filiale russe. Nous l’avons fait hier soir. Je ne ferai aucun autre commentaire”, a dit Pernilla Oldmark, porte-parole du groupe.
FRIDMAN A LES MOYENS DE SES AMBITIONS
Tele2 est le quatrième opérateur mobile russe après MTS, MegaFon et Vimpelcom, avec environ 23 millions d’abonnés en 2012.
Certains analystes spéculaient ces derniers temps sur la possibilité de voir d’autres opérateurs ou le groupe public Rostelecom en devenir actionnaires.
“Nous avons conclu cette opération, elle est juridiquement contraignante, elle est bouclée”, a dit pour sa part Iouri Soloviev, premier vice-président et président du conseil d’administration de VTB. Il s’est toutefois dit ouvert à une éventuelle association avec des partenaires industriels ou financiers.
Plusieurs analystes ont toutefois jugé que le prix consenti par Tele2 à VTB semblait bon marché. Andy Parnis, d’UBS, s’est ainsi étonné de la faiblesse des multiples de valorisation retenus, même en tenant compte de l’absence de licence 4G.
La filiale russe de Tele2 a en effet perdu les enchères organisées par Moscou pour l’attribution des licences de quatrième génération.
Mikhaïl Fridman dispose a priori des moyens de ses ambitions dans ce dossier puisqu’il a récemment empoché 14 milliards de dollars en vendant sa participation dans le groupe pétrolier TNK-BP au géant Rosneft. L’an dernier, il avait en outre tiré cinq milliards de la cession de ses parts dans MegaFon.
Megan Davies et Niklas Pollard; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand