HELSINKI (Reuters) – Nokia a annoncé jeudi avoir réduit ses pertes au premier trimestre grâce à la hausse des ventes de sa gamme Lumia, mais cette amélioration est largement occultée par la baisse des volumes de ses modèles d’entrée de gamme et la perspective d’une dégradation de la marge d’exploitation.
A la Bourse de Helsinki, l’action du groupe finlandais réduit ses pertes dans l’après-midi et recule de 6% à 12h50 GMT, après avoir brièvement chuté de 12,6%.
Le constructeur de téléphones portables, distancé ces dernières années par Samsung et Apple sur le segment lucratif des smartphones, a précisé avoir vendu 5,6 millions de Lumia lors des trois premiers mois de l’année, un chiffre conforme aux attentes, contre 4,4 millions au dernier trimestre 2012.
Son chiffre d’affaires global a néanmoins chuté de 20% sur un an à 5,9 milliards d’euros, et les ventes en volume de 30% par rapport aux trois derniers mois de 2012.
Le premier trimestre se solde par une perte courante de 0,02 euro par action, contre 0,08 euro un an plus tôt. Les analystes financiers prévoyaient en moyenne une perte de 0,04 euro par action selon le consensus Reuters.
Les résultats trimestriels montrent aussi une baisse inattendue des ventes de Nokia Siemens Networks, la coentreprise du groupe avec l’allemand Siemens dans les équipements de réseaux.
Pour le deuxième trimestre, le groupe prévoit une marge d’exploitation dans les combinés et les services “d’environ -2%” contre une marge positive de 0,1% sur janvier-mars.
“Les insuffisances viennent du segment (moins cher) du téléphone mobile, où les volumes comme le prix de vente moyen se sont révélés inférieurs aux attentes”, explique Hakan Wranne, analyste chez Swedbank. “C’est un peu inquiétant, bien sûr, puisque c’est l’activité de base de leur division Combinés et Services.”
“Je pense que les marchés vont abaisser leurs prévisions de bénéfice pour 2014”, ajoute-t-il.
Les investisseurs attendent avec impatience une amélioration des résultats depuis l’arrivée en 2010 au poste de directeur général de Stephen Elop, qui a notamment supervisé le passage l’année suivante des appareils Nokia sous Windows, système d’exploitation de Microsoft.
Stephen Elop avait annoncé que la transition prendrait deux ans, période désormais achevée.
“En gros, il n’a plus que le deuxième trimestre”, souligne Mikko Ervasti, analyste pour le fonds finlandais Evli.
Ritsuko Ando; Marc Angrand et Julien Dury pour le service français, édité par Dominique Rodriguez