par Cyril Altmeyer et Leila Abboud
PARIS (Reuters) – France Télécom-Orange compte sur l’arrivée de la téléphonie mobile à très haut débit (4G) pour limiter les dégâts causés par l’arrivée fracassante de Free, après avoir accusé un nouveau trimestre de contraction de son chiffre d’affaires et de ses bénéfices.
Le quatrième opérateur télécoms européen a accusé une nouvelle chute de son revenu moyen par abonné dans la téléphonie mobile en France au premier trimestre et ne s’est guère montré optimiste sur ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’ensemble de 2013 en raison d’une conjoncture morose.
L’action s’adjuge cependant 1,51% à 7,91 euros vers 9h25, surperformant le CAC-40 (+0,66%) et l’indice paneuropéen des télécoms (+0,3%), les analystes se montrant rassurés par un trimestre proche des attentes et la confirmation des objectifs annuels.
“Nous ne pensons pas que ces résultats signalent une amélioration ou une détérioration marquée par rapport à nos attentes”, observe Bernstein Research dans une note.
Le premier opérateur télécoms français a accusé un recul de 4,1% de son chiffre d’affaires au premier trimestre en données comparables, à 10,280 milliards d’euros, pénalisé par un recul de ses ventes dans tous ses grands marchés à l’exception notable de l’Espagne et d’une baisse de la demande des entreprises.
Son excédent brut d’exploitation (Ebitda) retraité recule de 6,6% à 3,124 milliards d’euros en données comparables, donnant une marge en recul de 0,8 point à 30,4%, une érosion limitée par des réductions de coûts.
BATAILLE COMMERCIALE FÉROCE
“Depuis février, nous n’avons pas perçu de détérioration de notre position et nous avons mis en oeuvre ce que nous pouvions faire (…) sur la structure de coûts en considérant que l’évolution du chiffre d’affaires resterait sous pression sur l’année”, a expliqué le directeur financier Gervais Pellissier lors d’une conférence téléphonique.
Les analystes attendaient en moyenne un chiffre d’affaires de 10,35 milliards d’euros et un Ebitda de 3,12 milliards au premier trimestre, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.
Comme d’autres grands opérateurs télécoms en Europe, France Télécom espère augmenter son revenu moyen par abonné (Arpu) avec la 4G, qui permet de multiplier par cinq la vitesse des téléchargements sur des smartphones comme l’iPhone d’Apple et le Galaxy de Samsung.
“La bataille commerciale est féroce”, a souligné Gervais Pellissier. “Les mois qui viennent vont permettre de voir s’il y a un appétit pour tester la 4G”.
Le potentiel commercial de la 4G est cependant très incertain pour l’instant, tandis que le marché français, qui représente environ 60% du cash flow du groupe et la moitié de son chiffre d’affaires, reste particulièrement difficile.
Le revenu moyen par abonné a chuté de 10,7% pour les services mobiles en France sur les trois premiers mois de l’année, avec une accélération de cette tendance au cours du trimestre à la suite de l’ajustement des tarifs de l’opérateur.
France Télécom a toutefois limité l’érosion de sa part de marché à 37,0% contre 37,3% au quatrième trimestre 2012 et Gervais Pellissier a noté une amélioration en termes de recrutements de clients depuis mars.
Le groupe a confirmé ses principaux objectifs pour 2013, dont un dividende stable à 0,80 euro par action au moins et un cash flow opérationnel supérieur à sept milliards d’euros, après avoir déjà engrangé 1,975 milliard au premier trimestre.
Edité par Jean-Michel Bélot