BERLIN (Reuters) – Le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel a réagi lundi à des informations parues dans l’hebdomadaire Der Spiegel en assurant que sa coopération avec la NSA américaine était fondée sur des directives tout à fait légales.
Le Spiegel a publié dimanche une interview de l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden dans laquelle il assure notamment que cette agence de renseignements américaine travaille main dans la main avec l’Allemagne.
“Ils (les agents de la NSA) sont de mèche avec l’Allemagne, tout comme avec la plupart des autres pays occidentaux”, déclare Edward Snowden dans l’interview.
“Au vu des dernières informations parues dans la presse, il est d’autant plus urgent de demander ce que les services secrets allemands et, par-dessus tout, la chancellerie, savaient sur les activités d’écoutes (pratiquées par la NSA)”, a réagi lundi le candidat social-démocrate à la chancellerie, Peer Steinbrück.
“Les citoyens de notre pays doivent pouvoir faire confiance aux services secrets, être sûrs qu’ils respectent le droit et leurs droits”, a ajouté Peer Steinbrück. “Tous les faits doivent être rendus publics.”
L’Allemagne se retrouve en porte-à-faux car elle avait publiquement exigé des explications à Washington après les révélations faites par Edward Snowden, selon qui la NSA a espionné à grande échelle l’Allemagne et d’autres pays de l’Union européenne, ainsi que les institutions et les ambassades de l’UE.
Le porte-parole d’Angela Merkel, Steffen Seibert, a déclaré lundi au cours d’une conférence de presse que le BND (services allemands du renseignement extérieur) “coopère dans le cadre de la légalité avec les agences partenaires, dont, depuis des décennies, la NSA”.
“Dans la lutte contre les menaces terroristes, nous ne pouvons protéger la population que si nous avons noué des coopérations. Cette coopération a lieu dans un cadre absolument légal et judiciaire et elle est contrôlée par la commission parlementaire ad hoc”, a ajouté le porte-parole.
Edward Snowden est bloqué depuis le 23 juin dans la zone de transit de l’aéroport Cheremetievo à Moscou. Il s’est vu accorder l’asile par le Venezuela et le Nicaragua vendredi puis par un autre pays d’Amérique latine, la Bolivie, samedi.
Stephen Brown, Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser