La sophistication des communications sur Internet conduit les autorités à revoir leurs méthodes de surveillance légale. Le FBI développerait ainsi des méthodes d’espionnage de plus en plus complexes et discrètes, capables d’exploiter les nouveaux appareils et de contourner des protections de plus en plus habituelles, révélait le Wall Street Journal, samedi 3 août, à partir de documents de tribunaux et d’entretiens. Ces techniques, développées depuis une décennie, seraient utilisées contre le crime organisé, la pornographie infantile ou dans le cadre du contre-terrorisme. Elles seraient, par contre, évitées face aux hackers, qui pourraient les découvrir et les publier.
Selon le quotidien économique, le “Bureau” disposerait à la fois d’outils créés en interne et acquis auprès de sociétés tierces. Le FBI fait ainsi face à la montée du chiffrement, fourni par de plus en plus de services en ligne (à la manière de Facebook et Google) et utilisé volontairement par de plus en plus d’internautes, notamment depuis la révélation du programme Prism de la NSA. Ces outils permettent, par exemple, l’activation à distance du micro d’ordinateurs portables ou de téléphones utilisant le système Android – 52 % des smartphones utilisaient ce système d’exploitation aux Etats-Unis en mai – pour surveiller les conversations. Ils sont installés à l’insu de la cible, à distance ou parfois par un accès physique.
DE NOMBREUSES ENTREPRISES SPÉCIALISÉES
Depuis 2005, le FBI exploiterait des outils capables d’obtenir par le Web l’adresse sur le réseau (adresse IP) ou la liste des programmes installés sur un ordinateur, entre autres informations. Dans certains cas, la police fédérale se limite à la collecte de données annexes (métadonnées) et non au contenu des messages, pour éviter de demander un mandat. Pour les courriels, la collecte ne concernerait ainsi que l’identité du destinateur et des destinataires, et non le message (…)
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