“Tablettes numériques : une majorité de parents prêts à les financer, selon un “baromètre” de Paris-Dauphine” : tel est le titre d’une dépêche (n°187179) diffusée le 10 septembre par l’AEF , une agence de presse du AEF Group. Selon l’AEF, qui confirme en une page ce titre accrocheur – le reste de la dépêche étant du même tonneau –, les parents seraient donc majoritairement prêts à payer de leur poche pour que leurs rejetons disposent de tablettes numériques en classe.
Pas besoin d’être spécialiste en sondages pour qu’un tel résultat nous étonne : il est en effet rare, quelle que soit la situation, qu’une majorité de personnes interrogées se disent prêtes à payer si une option gratuite est également proposée (ce qui est le cas, en l’occurrence).
Se pourrait-il alors qu’il y ait quelque part un décalage entre l’annonce de l’AEF et les véritables résultats du sondage ? Que celui-ci ne permette pas véritablement de conclure ce qui est péremptoirement annoncé ? Pour le savoir, allons regarder de plus près ce sondage d’où est prétendument tirée cette audacieuse affirmation.
On observe alors qu’un véritable canyon se creuse entre les résultats du sondage et l’annonce de l’agence. A tel point que des esprits suspicieux pourraient bien se laisser aller à croire que tout cela relève de la manipulation, avec l’objectif de favoriser la mise en route d’une politique de développement des tablettes numériques à l’école dont on imagine aisément les avantages pour celui qui décroche le contrat.
N’allons pas aussi loin, mais étudions froidement le sondage, dont la présentation détaillée est, par chance, disponible sur Internet. Ce sondage est globalement bien fait, avec quelques restrictions… sauf qu’il ne permet en aucun cas d’appuyer la conclusion de la dépêche de l’AEF.
Voici les deux raisons principales permettant parmi d’autres de montrer la vacuité de l’annonce de l’agence.
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Le choix de l’échantillon
Qui sont les “parents” ?
Commençons par noter que le sondage est fait auprès (…)
Et si on demandait aux Noirs ce qu’ils en pensent ?Le bonheur, une chose trop sérieuse pour être laissée aux sondeurs