«Les employés de l’Hadopi sont devenus paranos»

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INTERVIEW – Alors que l’Hadopi rend ce jeudi son rapport annuel, une de ses anciennes employées revient sur son expérience au sein de l’institution honnie par de nombreux internautes.

Opposante de la première heure à l’Hadopi, Tris Acatrinei a pourtant travaillé durant plus d’un an au sein de l’institution chargée de lutter contre le téléchargement illégal, en tant que community manager. N’étant plus soumise au devoir de réserve depuis sa démission, fin 2012, la jeune femme a écrit un livre* pour raconter son expérience au sein de «l’institution la plus détestée de France».

LE FIGARO – Comment une anti-Hadopi s’est-elle retrouvée à travailler pour cette institution?

Tris Acatrinei – C’est dû à un accident de la vie. Je menais une vie normale, et du jour au lendemain je me suis retrouvée dans une situation très difficile. Au même moment, Eric Walter, le secrétaire général de l’Hadopi, avait repéré un de mes billets de blogs sur Hadopi, et m’a proposé de rejoindre l’institution. J’avais deux options: dire non au nom de mes convictions, mais me retrouver à la rue, ou accepter et pouvoir payer mes factures. Au final, je ne regrette rien de cette expérience.

À vous lire, on comprend que le péché originel de l’Hadopi est le débat parlementaire qui a mené à sa naissance, et qui a braqué nombre d’internautes…

C’est comme ça que je l’analyse. La ministre de la Culture de l’époque, Christine Albanel, a fait de graves erreurs de communication pour quelqu’un de son rang [en évoquant un imaginaire «pare-feu dans Open Office» ou en qualifiant l’association militante La Quadrature du net, en tête de la contestation anti-Hadopi, de «cinq gus dans un garage», ndlr]. Et ces déclarations sont restées dans l’esprit des gens. À partir de là, malgré toute la bonne volonté de l’Hadopi pour faire comprendre l’objet réel de sa mission, c’était fini pour nous.

Il y a eu de nombreux fantasmes sur la réponse graduée, comme quoi nous allions couper arbitrairement la connexion à (…) Lire la suite sur Figaro.fr

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