«Mes infos»: difficile de choisir un titre plus clair. Tel est le nom de l’expérience que mène actuellement la Fing (pour Fondation Internet nouvelle génération) une sorte de think tank qui remue toutes les questions que pose directement ou indirectement notre entrée dans une ère numérique.
Une expérience dont l’objet est limpide: que feriez-vous si l’on vous rendait toutes vos infos? Toutes ces infos, toutes ces «traces» que les sociétés commerciales, ou les pouvoirs publics, collectent sur vous à chaque fois que vous achetez quelque chose, faites tourner un compteur (eau, électricité, etc.), surfez sur le web ou sur les réseaux mobiles?
Jusqu’à présent, citoyens et politiques se posaient surtout la question inverse: mais que font-ils donc, tous ces Google, Orange, Amazon ou Carrefour, de toutes les données accumulées?
Certains trouvent cette question négligeable, d’autres la jugent angoissante. Toujours est-il que n’ayant à ce jour aucune réponse claire, elle risque bien de freiner l’adoption de certains services pourtant innovants.
D’où l’idée de la retourner: et si on nous redonnait nos infos? Histoire de savoir, au moins, ce que les autres savent sur nous, et donc de décider en toute connaissance de cause si nous avons envie, ou non, de fournir toutes ces données. La deuxième étape étant, éventuellement, de réfléchir à des nouveaux services utilisant ces données, et qui, au lieu de servir le marketing des entreprises qui les collectent, nous seraient directement utiles. Une façon de rétablir la confiance, et de prévenir tout risque de technophobie.
La Fing a réussi à convaincre une poignée d’entreprises partenaires (Axa, La Banque Postale, Le Crédit Coopératif, Google, les Mousquetaires, Orange, La Société Générale) de restituer à 300 cobayes volontaires les données accumulées sur eux. Ou certaines d’entre elles puisque Google, par exemple, fournit les données de calendrier, de contact et de photos.
Pendant (…) Lire la suite sur Slate.fr