L’acquisition de l’application WhatsApp pour 19 milliards de dollars par Facebook a secoué le monde pourtant blasé de la technologie et de la finance. Fondée en 2009, WhatsApp a conquis plus de 450 millions d’utilisateurs dans le monde et créé avec 55 salariés une valeur considérable en un peu plus de quatre ans.
L’ironie de l’histoire est que ce symbole de la réussite capitaliste, ou de la renaissance de l’immortelle bulle technologico-financière, n’existerait sans doute pas sans l’aide sociale et plus particulièrement alimentaire, (food stamps ou bons de nourriture), aux Etats-Unis.
Jan Koum, le fondateur de WhatsApp et son plus important actionnaire dont la participation représenterait maintenant plus de 6 milliards de dollars, a été dans l’extrême pauvreté. Immigrant juif d’Ukraine avec sa mère, son père n’ayant pas eu l’autorisation de sortir du pays, il a bénéficié des food stamps pour pouvoir se nourrir.
Jan Koum ne l’a pas oublié. Il a d’ailleurs signé l’accord avec Facebook à la porte de l’immeuble des services sociaux californiens où il faisait la queue pour obtenir de l’aide. Et il a publié la photo.
Ce qui est le plus paradoxal, c’est qu’au moment où Facebook engloutit le quart de ses liquidités pour se payer l’application créée par Jan Koum, le gouvernement fédéral américain réduit considérablement, de 8,6 milliards de dollars le budget annuel de l’aide alimentaire. Cela représente en moyenne 90 dollars en moins pour les 850 000 foyers américains qui peuvent le moins se permettre de voir diminuer leurs maigres ressources.
Autre paradoxe, Jan Koum est devenu aujourd’hui milliardaire grâce à l’argent des investisseurs et des capitalistes de la Silicon Valley qui sont des adversaires des aides sociales.
Mais sans ses aides sociales, Jan Koum n’aurait sans doute pas pu faire d’études et n’aurait pas pu devenir développeur informatique et il n’y (…) Lire la suite sur Slate.fr