Duel au sommet entre Facebook et Apple. Le géant des réseaux sociaux s’en est vivement pris, mercredi 16 décembre, à la firme à la pomme, l’accusant de causer du tort aux petites entreprises avec ses mesures de transparence sur la collecte des données personnelles.
« Les nouvelles règles du [système d’exploitation mobile] iOS 14 d’Apple vont avoir un impact nuisible sur de nombreuses petites entreprises qui luttent pour se maintenir à flot et sur l’Internet libre, sur lequel nous comptons tous plus que jamais », écrit Dan Levy, vice-président en charge de la publicité et des produits commerciaux de Facebook dans un billet de blog.
Le groupe de Mark Zuckerberg s’est, en outre, offert une pleine page de publicité dans de grands quotidiens américains, dont le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal, et a lancé un site regroupant des témoignages de petits commerçants.
Facebook criticizes Apple’s iOS privacy changes with full-page newspaper ads https://t.co/KO1rUCNAC6 https://t.co/G2WsXpZ6uV
— verge (@The Verge) Profits financiers
En début de semaine, à l’occasion d’une mise à jour d’iOS, Apple a renforcé ses critères pour les développeurs qui souhaitent proposer leurs applications en téléchargement sur l’App Store, sa boutique en ligne. Ceux-ci doivent désormais fournir des informations détaillées sur la façon dont les renseignements donnés par les utilisateurs sont récupérés et utilisés. Les détails concernant les données collectées par l’application Facebook sont particulièrement nombreux.
La firme de Cupertino a mis en avant un souci de transparence pour défendre ces changements, qui sont évoqués depuis le mois de juin et s’inscrivent dans une vaste politique de l’entreprise sur la gestion des données.
Mais le géant des réseaux sociaux estime qu’Apple est bien plus intéressé par les profits financiers que par la protection de la vie privée, en limitant considérablement la possibilité pour les développeurs de diffuser des publicités ciblées.
« Cela va contraindre les entreprises à se tourner vers des modèles d’abonnements et d’achats intégrés à l’application, ce qui signifie qu’Apple va en bénéficier et que de nombreux services gratuits vont devoir devenir payants ou quitter le marché », argue M. Levy.
Pratique anticoncurrentielle
Le responsable va jusqu’à accuser la marque à la pomme de pratique anticoncurrentielle « en se servant de leur contrôle de l’App Store pour faire gonfler leur bilan aux dépens des développeurs d’applis et des petites entreprises. »
Le fabricant de l’iPhone prélève par ailleurs une commission pouvant aller jusqu’à 30 % sur les transactions des consommateurs réalisées via l’App Store. Le montant de cette « taxe » est notamment contesté par Epic Games, l’éditeur du populaire jeu vidéo Fortnite, dont le téléchargement est banni des appareils Apple jusqu’à l’été 2021.
Lire aussi La « commission Apple » imposée aux petits développeurs présents sur l’AppStore divisée par deux Dans son billet, M. Levy rapporte que Facebook va fournir à la justice des éléments montrant que cette interdiction heurte les revenus publicitaires du réseau social.
Lire nos explications : Quel est l’enjeu de la bataille entre Apple, Google et le créateur de « Fortnite » ? Lors d’un sommet à Bruxelles la semaine dernière, le vice-président de l’ingénierie logicielle d’Apple, Craig Federighi, avait anticipé des réactions négatives aux nouvelles mesures sur la transparence. Il avait alors qualifié ces attaques de « tentatives éhontées pour maintenir le statu quo sur l’intrusion dans la vie privée ».
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