Introduction
Les nouveaux MacBook M1 ont fait couler beaucoup d’encre en cette fin d’année 2020. Nous avons eu l’occasion d’utiliser pendant plus de trois semaines un MacBook Pro (M1). Le petit MacBook Pro d’Apple a fait peau neuve sans changer d’apparence.
Notre test du MacBook Pro M1 arrive plus d’un mois après la sortie de la machine. Il y a désormais bien plus d’applications universelles disponibles, cette semaine Microsoft a officialisé l’arrivée de la suite Office qui était disponible jusqu’à maintenant en bêta-test et Adobe a mis à disposition la première version bêta de ses logiciels Photoshop et Premiere Pro compilés pour fonctionner nativement avec la puce M1.
L’exemple testé a été acheté par Frandroid
Caractéristiques du MacBook Pro M1 (2020)
L’exemplaire testé est celui équipé de l’Apple M1 avec 8 Go de mémoire vive et 256 Go de SSD.
Le même design
Ce design du MacBook Pro pourrait être un véritable cas de « on ne change pas une équipe qui gagne. ». En vérité, ça ressemble plutôt à un « si ce n’est pas cassé, ne réparez pas ».
Apple conserve le design que nous connaissons depuis des années, un corps en métal à bords d’écran plutôt minces avec une base qui se courbe au-dessous et donne ainsi l’impression que l’ordinateur portable est plus fin que ce qu’il est, il offre également des haut-parleurs stéréo qui flanquent le grand clavier, avec un trackpad Force Touch spacieux.
Évoquons également ce clavier. C’est le premier clavier Mac que j’utilise depuis l’abandon du clavier papillon. Le clavier à mécanisme à ciseaux, qui, à défaut de la finesse, a désormais l’avantage de la fiabilité.
Vous aurez également remarqué la présence de la Touch Bar au-dessus du clavier. Souvent décriée, est-ce vraiment un gadget ? Il y a des moments où la Touch Bar est activement contre-productive. Cela peut me ralentir de plusieurs façons. Par exemple, si je souhaite utiliser les commandes musicales et que la Touch Bar n’est pas développée, il faut deux touches à deux endroits plutôt que d’une seule pression.
Il y a forcément des usages où c’est pratique, comme la possibilité de naviguer dans sa timeline sous Final Cut ou encore quand on cherche un émoji… mais je n’aurai jamais ajouté 1 seule centime de plus si j’avais eu le choix d’ajouter (ou non) cette caractéristique à mon Mac. C’est la définition même d’un gadget : quelque chose d’impressionnant sur le plan technologique, mais qui n’ajoute en fait (quasiment) aucune valeur.
Du côté des connectiques, soulignons la présence de seulement deux connectiques USB-C. Les deux supportent la charge, elles sont compatibles Thunderbolt 3 (40 Gb/s) et USB 4 (10 Gb/s). Comme tous les précédents produits d’Apple, on retrouve le Wi-Fi 6 avec un module Wi-Fi (2×2) qui prend en charge la norme rapide 802.11ax, mais seulement en 80 MHz et non 160 MHz. En d’autres termes, il peut monter à un débit de 750 Mbit/s, alors que certains laptops Windows 10 montent à 1 400 Mbit/s.
Enfin, la caméra FaceTime offre des images plus fluides et plus nettes que sur l’ancien MacBook Pro Intel, mais cela reste une caméra en définition HD.
Dans tous les cas, vous aurez remarqué que ce MacBook Pro M1 semble familier aux premiers abords. Mais il ne faut pas se fier aux apparences.
Un écran IPS sans faute
Le MacBook Pro M1 arbore le même écran de 13,3 pouces que le précédent modèle, un écran très similaire à celui qui équipe le MacBook Air M1.
Cet écran IPS prend en charge la technologie d’équilibrage des blancs True Tone d’Apple, très efficace, la gamme de couleurs P3 et une définition de 2560 × 1600 pixels. Avec 100 nits de plus de luminosité que le MacBook Air, cela reste une petite quantité que vous ne remarquerez peut-être même pas.
C’est un écran lumineux et clair qui offre un rendu parfaitement net, même si nous aimerions voir des bords plus minces, similaires à ce que l’on a sur le Dell XPS 13. Nous avons également apprécié ce rapport d’affichage (hauteur/largeur) de 16:10. C’est finalement ce qui nous semble le plus efficace pour travailler sur des applications et programmes. Enfin, l’écran est parfaitement calibré, ce qui n’est pas le cas de tous les laptops que nous avons eu l’occasion de tester.
Avec une puce M1 et la compatibilité de certaines apps iPhone et iPad, il est également temps de se demander si macOS n’est pas prêt à passer au tactile. Une occasion manquée en 2020, mais Apple nous réserve peut-être une surprise pour la prochaine itération. Même constat pour la technologie d’écran, il existe des laptops Windows 10 avec un écran OLED et on ne compte plus les rumeurs à propos des écrans mini LED, mais c’est certainement encore trop tôt pour Apple.
Big Sur est agréable à utiliser
La dernière monture de macOS est disponible depuis quelques semaines. La première chose que l’on remarque quand on utilise Big Sur est son nouveau look. Tout semble plus blanc et plus lumineux (à moins bien sûr que vous préfériez le mode sombre comme moi, auquel cas les choses semblent plus sombres). Les bords des fenêtres sont tout en courbes. Les barres de menus dans les fenêtres des applications se mélangent agréablement avec les commandes pour un look simplifié, et surtout il n’y a plus de gris. Auparavant, il y avait beaucoup de gris.
Le Dock a été rangé, les icônes qui y apparaissent ont un aspect plus uniforme. L’un des plus grands changements d’interface dans macOS Big Sur est l’arrivée du Centre de contrôles, auquel on accède en cliquant sur l’icône du nouvel interrupteur dans la barre de menu à côté de l’horloge. Cette interface devrait vous faire penser à iOS et iPadOS.
La bonne nouvelle est que le centre de notifications d’Apple a été légèrement remanié, il est bien plus utile désormais. Les notifications seront regroupées par application plutôt que chronologiquement, afin que vous n’ayez pas à parcourir des tas de notifications à la recherche de celle que vous recherchez. Puis, il y a les widgets comme sur iOS 14.
Enfin, évoquons la compatibilité ARM. Comme vous le savez sans doute, le MacBook Pro M1 est un des premiers Mac à passer sur plateforme ARM. Exit Intel et ses processeurs x86, tous les futurs Mac seront équipés d’une puce Apple. Quasiment la même qui équipe les iPhone et iPad. Vous êtes nombreux à vous demander si les apps, programmes et logiciels fonctionnent comme avant sur votre nouveau Mac. Fin 2020, la situation n’est pas encore parfaite.
Il y a une grosse partie des applications et programmes qui fonctionnent très bien sur les Mac M1, car ce sont des apps universelles. Ces applications peuvent fonctionner sur tous les Mac, qu’ils soient Intel ou Apple Silicon.
Les autres applications et programmes fonctionnent, pour la plupart, grâce à Rosetta 2. Rosetta est l’architecture intégrée d’Apple pour interpréter le code qui n’est pas conçu comme une application universelle. Il exécute ces applications Intel sans que vous ayez à faire quoi que ce soit.
Pour aller plus loin
MacBook et Mac Mini avec Apple M1 : quels sont les logiciels et apps prêts pour la transition ?
En pratique, la très grande majorité des applications et des jeux fonctionnent très bien, que ça soit les applications universelles ou les applications qui fonctionnent grâce à Rosetta 2. Il y a néanmoins des exceptions à la règle, certains programmes ne peuvent tout simplement pas être lancés. C’est pour cela qu’il faut encore être très prudent si vous avez besoin d’un programme spécifique. Prenez le temps de vérifier sa compatibilité et son fonctionnement.
Le MacBook Pro en a sous la M1
Autant être clair dès le début, sur les benchmarks synthétiques, le M1 fume tous les processeurs Intel en performances monocœur, pas de surprise étant donné l’avance mobile d’Apple à cet égard. Apple met également en difficulté AMD, pourtant très agressif ces derniers mois dans le secteur du PC portable.
Étant donné que de nombreuses opérations sur macOS Big Sur n’utilisent qu’un seul cœur, il s’agit d’un avantage stupéfiant par rapport aux MacBook à base Intel. Vous vous en rendrez compte dans des tâches très courantes, comme le réveil lorsque vous ouvrez votre MacBook Pro, et dans des tâches plus gourmandes.
Notez que la comparaison avec le Dell XPS 13 équipé d’un CPU Intel Core i7 1165G7 nous a semblé le plus pertinent, car nous avions un modèle sous la main et surtout que c’est un laptop Windows 10 équipé du CPU Intel basse consommation de dernière génération avec l’iGPU Intel Xe (Gen12). Ce modèle XPS 13 (9310), pourtant équipé de 16 Go de mémoire vive (contre 8 Go sur le MacBook Pro), s’est retrouvé derrière sur tous nos tests.
Du côté multicœur, le M1 n’est battu que par les CPU hexa et octa-core haut de gamme d’Intel, mais ce sont des puces de classe H qui fonctionnent à 45 watts, ce qui les rend extrêmement inefficaces, on ne retrouve ces processeurs que dans des châssis relativement épais en 15 et 17 pouces. Compte tenu de leur puissance calorifique, ces laptops utilisent un système de refroidissement actif bruyant. Ajoutons à cela que la puce M1 d’Apple ne consomme que 5 Watts, cela permet de mettre à l’échelle l’avancée d’Apple en comparaison aux ultrabooks Intel dont la CPU consomme généralement 15 à 28 Watts.
Le fonctionnement du processeur M1 et ses très bonnes performances, encore une fois pour un processeur basse consommation, sont très prometteurs pour la suite. Cela permet d’envisager un avenir radieux pour les puces ARM. De quoi nous faire oublier les précédentes expériences de Microsoft, comme les Surface avec Windows RT et plus récemment la Surface Pro X basée sur une puce ARM de Qualcomm.
Le MacBook Pro profite également d’un SSD PCIe. Les taux de transfert sont très bons, plus de 2260 Mb/s en écriture et 2826 Mb/s en lecture. Notez tout de même que ce sont résultats un poil au-dessous de ce que l’on peut obtenir sur des ultrabooks Windows 10.
Ces benchmarks synthétiques sont impressionnants, mais ils ne racontent pas toute l’histoire. Mon utilisation quotidienne est basique, mais c’est la comparaison la plus simple à effectuer. Mis à part Slack et Discord (qui fonctionnent grâce à Rosetta 2), je n’utilise que des applications universelles. Cela signifie que les applications sont conçues pour fonctionner nativement avec cette puce Apple M1 : Affinity, Google Chrome, Apple Final Cut, Zoom, Microsoft Excel et OneNote. En quelque sorte, je suis le parfait candidat pour passer à un MacBook M1. À ce titre, elles fonctionnent parfaitement sur le MacBook Pro M1.
Pourrez-vous faire tout tourner avec votre MacBook M1 flambant neuf ? C’est la question qui revient souvent et nous vous donnons quelques réponses afin de mieux préparer cette transition.
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J’ai eu l’occasion de tester plusieurs applications non universelles. Elles tournent grâce à la couche d’émulation appelée Rosetta 2. C’est très efficace surtout grâce aux performances de la puce M1. L’application est recompilée rapidement au moment du premier lancement (comptez 10 à 30 secondes en fonction de l’app). Le reste du temps, Rosetta 2 est transparent : il peut effectuer d’autres optimisations pendant que l’application est en cours d’exécution, mais on ne le remarque même pas.
Avant d’acheter un ordinateur portable Apple M1, vous devez vous assurer que le logiciel que vous utilisez le plus souvent contient des binaires universels.
Malgré l’efficacité de Rosetta 2, avant d’acheter un ordinateur portable Apple M1, vous devez vous assurer que le logiciel que vous utilisez le plus souvent contient des binaires universels. C’est important, car c’est le seul moyen de vous assurer qu’il fonctionnera sans tracas… y compris les modules et autres plugins supplémentaires dont vous avez forcément besoin en fonction de votre métier.
Enfin, évoquons les deux limitations techniques actuelles : les 16 Go de mémoire vive maximale et l’impossibilité d’utiliser un GPU externe, il faudra donc réfléchir à deux fois si vous avez besoin de plus de performances. Il est également possible de ne connecter qu’un seul moniteur (6K maximum). De plus, il est possible d’émuler Windows 10, mais vous serez toujours limité par de nombreux aspects liés à la conception même d’une puce ARM. Excusez-nous de calmer vos ardeurs, mais il y a bien plus qu’une raison qui explique qu’Apple vende encore des Mac Intel aux côtés des nouveaux Mac M1.
Peut-on jouer avec un MacBook Pro M1 ?
Tout le monde vous montrera comment tourne World of Warcraft, et c’est impressionnant il faut l’avouer. En gros : le jeu est jouable dans de très bonnes conditions (1080p, graphisme en niveau 8), ce qui n’est pas le cas de nombreux laptops Mac Intel et Windows Intel. Mais… WoW est l’un des seuls jeux « universel ». Blizzard l’a peaufiné pour la puce M1.
En pratique, on reste limité aux jeux qui fonctionnaient sur Mac. Heureusement, il y en a de nombreux sur Steam et GOG. Une grosse partie d’entre eux nécessite Rosetta 2 pour fonctionner.
Nous avons eu l’occasion de tester plusieurs jeux sur cette machine, y compris Disco Elysium (support M1), Life is Strange 2 (Rosetta 2), Bulder’s gate 3 (Rosetta 2), Firewatch (Rosetta 2), Borderlands 3 (Rosetta 2), The Witcher 3 (Rosetta 2), Rust (Rosetta 2) ou encore Civilization 6 (Rosetta 2). Tout est jouable dans de bonnes conditions, soit en 900p soit en 1080p avec des performances entre 30 et 60 ips. Il y a quand même quelques exceptions, comme Diablo III par exemple. Le jeu ne démarre pas. Et si vous vous le demandiez… Oui, Hadès est jouable dans de très bonnes conditions (60 ips, 1080p, graphismes en haute qualité).
Notez que le site AppleSiliconGames référence les jeux compatibles M1.
Dans les benchmarks, les puces graphiques mobiles dédiées, comme la GeForce MX350 par exemple, sont facilement battues. Pour comparaison, l’iGPU du M1 n’est qu’à environ 25 % derrière la GeForce GTX 1650 Ti mobile. Dans de nombreux tests, l’iGPU d’Apple se place au niveau (ou juste au-dessus) du iGPU Intel Xe Graphics (96 EU) de la génération actuelle de Tiger Lake. Intel nous avait d’ailleurs impressionnés par les performances de son nouvel iGPU lors de notre test du XPS 13 (9310).
Une autonomie record
Avec une capacité de batterie de 58,2 Wh, le MacBook Pro n’a pas bougé d’un poil sur la fiche technique. C’est la même batterie que le précédent modèle. C’est là où la magie de la puce M1 opère, malgré une capacité de batterie similaire, le MacBook Pro atteint des sommets.
Nous n’avons jamais eu entre les mains un laptop avec une batterie aussi résistante. Les tests montrent qu’il tient entre 18 et 20 heures en navigation Wi-Fi ou en lecture de vidéo. En pratique, avec une luminosité à 100 % et un gros usage du Wi-Fi, le MacBook Pro M1 dépasse les 10 heures d’utilisation intensive. Cela signifie qu’il tiendra largement toute une journée sans restriction dans son usage.
Le MacBook Pro est livré avec un chargeur 61 Watts. Nous n’avons pas mesuré une consommation supérieure à 48 Watts même lors des premières minutes de charge. Ce chargeur est donc correctement ajusté aux besoins du MacBook Pro.
Quel choix entre un MacBook Air M1 et un MacBook Pro M1 ?
Cette question fera sans doute l’objet d’un dossier dédié. Il y a forcément quelques différences entre ces deux laptops. Déjà, le MacBook Pro M1 est plus endurant, mais il est aussi plus lourd et plus épais. Enfin, “plus épais”, c’est à nuancer : le MacBook Air est plus mince sur son extrémité du côté du touchpad, mais plus épais au niveau de la charnière.
La différence notable entre les deux modèles est liée aux performances, en effet le MacBook Air M1 possède un système de refroidissement passif : il n’émettra jamais de bruit. Quand le couple CPU/GPU chauffe trop, les fréquences d’horloge ralentissent pour l’aider à souffler… et les performances diminuent évidemment.
Le MacBook Pro M1 est donc mieux armé pour tenir plus longtemps sur des phases de travail, comme de l’encodage de vidéo ou des sessions de jeux gourmands. Il a également pour lui une autonomie supérieure, même si les deux ordinateurs portables ont de quoi largement tenir une journée de travail.
Force est de constater, tout de même, que le MacBook Pro est dépourvu des fonctionnalités « Pro ». Les deux modèles sont extrêmement proches dans un scénario d’utilisation de bureautique, le MacBook Air moins cher semble donc à privilégier.
Disponibilité et prix du MacBook Pro M1 (2020)
Tous les MacBook Pro M1 sont équipés de la même puce Apple M1. Vous pouvez ensuite choisir un MacBook Pro avec 16 Go de mémoire vive (au lieu de 8) ainsi qu’un SSD plus volumineux en fonction de vos besoins. Concernant la quantité de mémoire vive, cela dépend de votre usage.
Si vous utilisez votre Mac pour monter des vidéos 4K, par exemple, prenez plutôt 16 Go de mémoire vive (+ 230 euros). Pour rappel, cette mémoire est partagée avec l’iGPU et vous ne pourrez pas la faire évoluer par la suite (elle est intégrée dans le SoC Apple M1). Nous n’avons néanmoins pas remarqué de réel problème de performances avec seulement 8 Go de mémoire vive pour la très grande majorité des usages classiques.
Comme d’habitude, le surcoût des plus gros SSD n’est pas toujours financièrement intéressant chez Apple, vous pouvez dans ce cas opter pour un SSD externe. Ils sont très performants, surtout avec du Thunderbolt et de l’USB4 sur le MacBook Pro.