Depuis janvier 2023, le gouvernement britannique développe un programme controversé destiné à prédire les meurtres avant qu’ils ne surviennent. Oui, exactement comme dans le film Minority Report.
L’objectif officiel : utiliser des algorithmes basés sur l’intelligence artificielle pour analyser les données de milliers de personnes et ainsi identifier celles qui présentent le plus grand risque de commettre des meurtres ou des actes de violence graves.
Un algorithme pour prédire les meurtres
L’existence de ce projet a été révélée par l’association Statewatch, qui a alerté dans un rapport sur les dangers de cette surveillance algorithmique et les risques de discrimination raciale et socio-économique. Le projet repose sur l’analyse de données personnelles comme le nom, la date de naissance, le sexe et l’origine ethnique, mais aussi des informations sensibles sur la santé mentale, l’automutilation et les antécédents de violence domestique, selon The Guardian.
Bien que le ministère de la Justice affirme que seules les données de personnes condamnées sont utilisées, les documents obtenus par Statewatch suggèrent que des informations sur des individus non condamnés pourraient aussi être exploitées.
D’après France24, un porteporte-parole anonyme du ministère de la Justice a confirmé l’existence du projet de recherche, mais a précisé qu’il serait « inexact » de le décrire comme une tentative de « profiler les gens comme des criminels avant qu’ils n’aient commis quoi que ce soit », le qualifiant plutôt de « projet de recherche ». Mais selon Chris Jones, directeur de Statewatch : « on ne mène pas ce type de recherche sans avoir l’intention de l’utiliser à l’avenir ».
Here’s how police using technology to “predict crime” impacts the community in Elephant Castle.
This technology must be BANNED. But we need YOU to make it happen.
Add your voice: https://t.co/J9gmNoXMFO pic.twitter.com/dvHwym8trD
— Amnesty UK (@AmnestyUK) March 28, 2025
Un système qui existe déjà depuis 2001
Selon un autre rapport de Statewatch, un algorithme similaire existe bien depuis 2001 et ce nouveau projet serait une reprise de celui-ci, utilisé actuellement pour prédire le risque de récidiverécidive des prisonniers. Cet algorithme génère des « scores de risque » basés sur des critères tels que l’éducation, le travail, la gestion financière, les relations, le stylestyle de vie, ainsi que la consommation de drogues et d’alcoolalcool. Concrètement, un score plus élevé « peut conduire à des décisions plus sévères en matièrematière de condamnation, de mise en liberté sous caution, de catégorisation et de libération ».
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Si ce programme de prédiction des comportements criminels venait à être mis en place, il pourrait changer en profondeur notre manière d’aborder la justice et la sécurité. Mais ce futur est-il réellement celui que nous souhaitons ? La question de savoir si une telle technologie protégerait mieux les citoyens ou si elle risquerait de porter atteinte à leurs droits fondamentaux reste ouverte.