À la fin du XXe siècle, des archéologues ont découvert que les terres noires et particulièrement fertiles d’Amazonie, appelées terra pretaterra preta de indio, étaient dues à l’enrichissement du sol par le charboncharbon de boisbois pour améliorer sa stabilité et sa fertilité. « Le biochar, c’est une solution vieille comme le monde qui a été remise au goût du jour récemment pour ses intérêts climatiques et intérêts agronomiques », explique Axel Reinaud, le cofondateur de NetZero, qui veut déployer à grande échelle cette solution préconisée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climatGroupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Le potentiel du biochar pour le climat et les sols
Le terme de biochar est la contraction de « bio » et du début de « charcoal », charbon de bois en français. Ce produit issu de la pyrolysepyrolyse de biomassebiomasse suscite l’intérêt de nombreux chercheurs car « c’est du carbonecarbone assez pur qui a la propriété d’extraire pour des centaines d’années du carbone de l’atmosphèreatmosphère capté par les plantes, mais aussi d’améliorer la qualité des sols », s’enthousiasme Axel Reinaud. Plusieurs études estiment en effet son potentiel d’atténuation entre 0,3 et 6,6 milliards de tonnes de CO2 par an sur un besoin mondial attendu en 2050 de 10 milliards de tonnes de CO2 par an.
La solution est particulièrement utilisée dans les zones tropicales, dont les conditions climatiques sont particulièrement propices à la photosynthèsephotosynthèse et donc à la production de biomasse. Par ailleurs, « du fait qu’il fait toujours chaud, ces sols sont dégradés, relativement pauvres, acidesacides, et ont des difficultés à retenir les nutrimentsnutriments » et c’est donc là où le biochar aura une plus grande efficacité. D’autant que beaucoup de pays de cette zone géographique n’ont pas de filières de valorisation des déchets agricoles qui sont souvent brûlés et provoquent d’importantes pollutions.
L’intérêt du biochar. En Anglais. Activer les sous-titres dans les paramètres. © NetZero
Accélérer l’innovation
Pour cela, « nous proposons une solution complète de bout en bout qui va depuis la collecte des résidus, à leur stockage et à leur prétraitement, puis à la production de biochar dans des petites usines automatisées et à son utilisation par les agriculteurs », détaille le cofondateur de NetZero. La start-up a été accompagnée par le 3DExperience Lab de Dassault Systèmes pour concevoir et simuler le système avant de le déployer.
« En tant que fournisseurs de logiciels, le cœur de notre mission, c’est d’accélérer l’innovation, et en particulier celle qui permet d’harmoniser les produits, la nature et la vie », souligne Philippine de TT‘Serclaes, directrice du développement durable de Dassault Systèmes.
Les outils de Dassault Systèmes ont ainsi permis à NetZero de réduire de 90 % la quantité de bétonbéton nécessaire pour construire ses usines et de 90 % la quantité d’acier inoxydableacier inoxydable pour les fours. Selon Philippine de T’Serclaes, « nous ne sommes pas en train de dire que la technologie va tout sauver. En revanche, ce que nous disons, c’est qu’on a les éléments qui montrent que les solutions existantes peuvent aujourd’hui déjà faire un énorme bout du chemin. Elles nous permettent de continuer d’avancer vers encore plus d’innovations afin de pouvoir remplir les derniers mètres ».
Article rédigé en partenariat avec le 3DEXPERIENCE Lab