L’industrie nucléaire connaît actuellement une transformation majeure grâce aux avancées chinoises sur l’utilisation du thorium comme combustiblecombustible alternatif à l’uraniumuranium. Cette innovation, développée par des chercheurs de l’Institut de physiquephysique appliquée de Shanghai, représente une percée significative pour l’avenir énergétique mondial. La technologie à sel fondu combinée au thoriumthorium offre des perspectives prometteuses en termes de sécurité, d’efficacité et de réduction des déchets radioactifsdéchets radioactifs.
Le thorium : l’élément qui pourrait transformer l’industrie nucléaire
Le thorium possède plusieurs avantages par rapport à l’uranium traditionnellement utilisé dans les centrales nucléaires. Ce métalmétal, encore méconnu du grand public, se démarque grâce à sa relative abondance dans la croûte terrestrecroûte terrestre, offrant ainsi une ressource plus accessible pour les pays désireux de développer leur programme nucléaire.
Les réacteurs utilisant le thorium comme combustible, génèrent significativement moins de déchets radioactifs à longue duréedurée de vie. Cette caractéristique répond directement à l’une des principales critiques adressées à l’énergieénergie nucléaire conventionnelle. Les sous-produits issus de la fissionfission du thorium sont généralement :
- moins dangereux pour l’environnement ;
- plus faciles à gérer et à stocker ;
- dotés d’une durée de vie radioactive réduite ;
- moins susceptibles d’être détournés pour des applicationsapplications militaires.
La technologie de sel fondu associée au thorium présente également l’avantage considérable de fonctionner à pression atmosphériquepression atmosphérique, limitant naturellement les risques de surchauffe et réduisant drastiquement les possibilités d’accidentsaccidents graves.
Est-ce la fin de l’uranium ? La Chine inaugure une nouvelle génération de réacteurs au thorium. © jotily, iStock
Une prouesse technique sans précédent
L’équipe chinoise a réalisé une première mondiale en parvenant à recharger leur réacteur expérimental en thorium pendant son fonctionnement. Cette avancée technique marque un tournant décisif dans l’exploitation de cette ressource énergétique.
Dans les réacteurs nucléaires conventionnels, le rechargement en combustible nécessite l’arrêt complet du système, entraînant des interruptions coûteuses dans la production d’électricité. La technologie développée par les chercheurs chinois permettrait une production d’énergie continue, améliorant considérablement la rentabilité et l’efficacité des futures centrales.
Le réacteur expérimental utilise un système à sel fondu qui joue un double rôle crucial : il sert à la fois de solvantsolvant pour le combustible et de régulateur thermique. Cette configuration offre une stabilité opérationnelle remarquable et des mécanismes de sécurité passive qui réduisent considérablement les risques d’incidents.
La stratégie chinoise pour dominer le nucléaire de demain
L’ascension de la Chine dans ce domaine technologique résulte d’une vision stratégique à long terme. Alors que les États-Unis avaient largement abandonné leurs recherches sur les réacteurs à sel fondu dans les années 1960, les scientifiques chinois ont patiemment étudié cette technologie en s’appuyant notamment sur des documents américains déclassifiés.
L’investissement chinois dans cette technologie s’est considérablement intensifié ces dernières années. En 2018, l’équipe de chercheurs de l’Institut de physique appliquée de Shanghai est passée d’une trentaine à plus de 400 scientifiques, témoignant de l’importance accordée à ce projet par les autorités chinoises.
Les résultats de juin 2024, avec un réacteur fonctionnant à pleine puissance puis rechargé en combustible sans interruption quelques mois plus tard, confirment la pertinence de cette stratégie. La Chine envisage désormais la constructionconstruction d’un réacteur à sel fondu au thorium beaucoup plus ambitieux, prévu pour 2030, qui pourrait produire jusqu’à 10 mégawatts d’électricité.
Cette avancée positionne la Chine comme un leader potentiel dans l’énergie nucléaire de nouvelle génération, avec des implications géopolitiques et environnementales considérables pour l’avenir énergétique mondial.