L’IA va-t-elle être un loup pour l’Homme qui sera lui même un loup pour son espèce ?

Author:

Demain, c’est presque aujourd’hui. Avec les bonds de géants des IA, un monde dystopique est à portée de réalité. Imaginez un monde transformé en jungle humaine. Un monde dans lequel l’essentiel de la population est réduit à une forme d’esclavagisme. Un monde où les travailleurs sont maintenus dans une extrême pauvreté. Et pourtant, un monde qui paradoxalement n’a jamais été aussi riche. Mais une richesse qui est accaparée par une classe aisée de dirigeants qui profitent de l’effondrementeffondrement de cette civilisation. Un universunivers fait de violence semblable à celui de Mad Max, où tout le monde se dispute les miettes des ressources restantes. Celles qui ne sont pas contrôlées par un seigneur de guerre.

Comment l’IA pourrait-elle nous mener à ce scénario ?

En tant que telle, l’IA n’est ni bonne ni mauvaise. C’est l’orientation que l’on en fait qui marque la différence. La question n’est donc pas tant de savoir si l’IA va détruire l’emploi. Mais de savoir comment elle pourrait redéfinir le travail et la qualité de vie des humains.

Deux cas de figure sont imaginables. Dans un sens, elle peut accroître l’expertise des professionnels en réalisant à leur place toutes les tâches annexes. L’IA permet alors de libérer du temps pour se concentrer sur l’enrichissement des compétences personnelles. Mais, à l’inverse, elle pourrait très bien automatiser toutes les tâches d’expertises et ne laisser aux humains que les tâches subalternes.

C’est dans ce scénario que l’esprit « Mad Max » se développerait. Les compétences uniques et l’expertise des travailleurs deviendraient inutiles et tellement abondantes, qu’elles n’auraient plus aucune valeur. Le labeur et la précarité avec des emplois mal payés deviendraient alors la règle. Un nivellement vers le bas qui ne profiterait alors qu’aux plus forts et endurants.

Type de métiers exposés au remplacement par des IA. Ce sont les employés de bureau (Clerical support workers) qui sont actuellement les plus menacés par les IA. ©

De quel côté vont aller les IA ?

Pour le moment, il est difficile de savoir de quel côté vont se diriger les IA. Ce que l’on peut constater, c’est que les exemples d’entreprises qui réduisent drastiquement leur massemasse salariale au profit des IA sont désormais légion.

Ainsi, en France, en 2024, Onclusive, une société de veille médiatique, a supprimé 217 postes sur 383. L’entreprise a justifié sa décision par « l’apport de l’intelligence artificielle » et la modernisation de ses processus. Les postes supprimés concernaient principalement la production de revues de presse, désormais automatisée par des logiciels d’IA.

Les géants de la tech ne sont pas épargnés par cette tendance. Ainsi, en mai dernier, MicrosoftMicrosoft annonçait le licenciement d’environ 6 000 collaborateurs (3 % de ses effectifs). Là encore, l’IA était mise en avant pour automatiser davantage de tâches. Il faut remarquer que dans ce cas, se sont les ingénieurs et les employés administratifs, c’est-à-dire du personnel avec parfois un haut niveau d’expertise qui ont été licenciés. Dans son dernier rapport financier, Microsoft a même expliqué que l’augmentation spectaculaire de 7,6 % de son chiffre d’affaires est essentiellement due à ses divers efforts en matièrematière d’IA. De quoi alimenter le scénario dystopique que nous décrivons.

IBMIBM a également été l’un des précurseurs des licenciements au profit des IA. Dès 2023, la firme s’est séparée de 7 800 de ses employés. IBM a annoncé que jusqu’à 30 % de ses effectifs pourraient être remplacés par l’IA.

Tout ne s’est pas passé aussi bien que prévu

Finalement, dans de nombreux cas, un ou deux ans après ces vaguesvagues de licenciement, tout ne s’est pas passé aussi bien que prévu.

Toujours dans le cas d’IBM, la firme a dû réembaucher certains profils. Il est apparu clair que l’IA ne pouvait pas tout remplacer, notamment dans des domaines nécessitant des compétences humaines avancées.

L’an dernier, l’entreprise suédoise de la fintechfintech Klarna s’était vantée d’avoir licencié 1 800 salariés au profit des IA. Deux ans après, confronté à une perte brutale de 99 millions de dollars, le patron a radicalement changé de ton et de stratégie. Désormais, il regrette amèrement d’avoir autant misé sur les IA. Il a avoué que les économies réalisables ont été un facteur de décision trop prédominant lors de cette mise en place, ce qui s’est traduit par une qualité de service inférieure pour le client. Aujourd’hui, l’entreprise cherche de nouveau à recruter des humains. C’est le prix à payer pour l’appâtappât du gain immédiat…

Si on peut l’imaginer et même quasiment le percevoir, l’enfer dystopique que pourrait engendrer l’utilisation d’IA avec des emplois humains dévalués n’est donc pas encore pour demain. À moins que les IA ne deviennent géniales avec les AGI, peut-être qu’après la multiplication des échecs, c’est bien l’humain qui restera au premier plan pour ses capacités d’expert.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *