Savez-vous ce que les services que vous utilisez font avec vos données ? Il n’y a pas si longtemps, la principale inquiétude était qu’elles soient exploitées pour des publicités ciblées. Aujourd’hui, les utilisateurs craignent qu’elles servent à l’entraînement de l’intelligence artificielle, ce que WeTransfer a découvert à ses dépens.

Le service d’envoi de gros fichiers a modifié ses conditions d’utilisation, et certains utilisateurs ont remarqué la clause 6.3. Celle-ci indique que WeTransfer s’octroie une « licence perpétuelle » pour exploiter vos données à des fins de commercialisation, et surtout « pour améliorer les performances des modèles d’apprentissage automatique qui améliorent [son] processus de modération du contenu ».

Il n’en fallait pas plus pour déclencher une protestation sur les réseaux sociaux, avec de nombreuses personnes déclarant qu’elles allaient boycotter le service.

La réaction de WeTransfer face au tollé

Devant l’ampleur des réactions, WeTransfer a été obligé de réagir dans la foulée en publiant un communiqué, et en mettant à jour ses conditions d’utilisation. Toute référence à l’IA et à la commercialisation a été retirée, et l’entreprise s’est excusée pour la confusion.

À l’origine, le passage sur l’IA était destiné à un service de modération de contenus, un outil auquel l’équipe réfléchit, mais qui n’existe pas encore. « Nous n’utilisons pas l’apprentissage automatique ni aucune forme d’IA pour traiter le contenu partagé via WeTransfer » affirme le communiqué.

Ce n’est pas le premier service du genre à attirer les foudres de ses utilisateurs à cause de l’IA. En décembre 2023, Dropbox avait été accusé de partager des données avec OpenAI lorsque les utilisateurs interagissaient avec des fonctionnalités d’IA…

Le service d’hébergement de fichiers avait alors clarifié que seules certaines requêtes utilisaient OpenAI, et qu’il était possible de désactiver les services d’IA tiers dans les options.

Avec cette nouvelle mise à jour des CGU, WeTransfer tente d’être rassurant. Toutefois, de nombreux utilisateurs ont perdu confiance et conseillent soit de chiffrer leurs documents avant de les envoyer pour éviter que WeTransfer ne puisse les lire, soit de partir vers un concurrent, comme SwissTransfer, le Néerlandais TransferXL, ou le Français Smash.