Le béton est partout. C’est la matière la plus utilisée au monde, mais aussi l’une de celles qui produit le plus de gaz carbonique (CO2). Pour lutter contre le changement climatique, de nombreux chercheurs essaient différentes formulations afin de créer un béton « zéro carbone ». Des chercheurs viennent de mettre au point une recette prometteuse grâce à l’IA.
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Grâce à l’IA, des chercheurs ont trouvé comment créer un béton neutre en carbone. © aubriella, Adobe Stock
La production du bétonbéton émet de grandes quantités de carbonecarbone. Cette industrie est à elle seule responsable de 8 % des émissionsémissions mondiales de CO2. Dans un article publié dans The Journal of Physical Chemistry Letters, des chercheurs de l’école d’ingénierie Viterbi de l’Université de Californie du Sud ont créé une intelligence artificielle capable de simuler des milliards d’atomesatomes à la fois pour concevoir de nouveaux matériaux.
Baptisée Allegro-FM, elle a déjà trouvé – du moins en théorie – comment capturer le dioxyde de carbonedioxyde de carbone émis pendant la production du béton et le réinjecter dans le produit final. Le résultat est un béton véritablement neutre en carbone.
Un béton qui se renforce avec du CO₂
Il existe déjà des simulations de ce type, mais elles sont limitées à quelques milliers ou millions d’atomes. Allegro-FM fonctionne à une autre échelle, obtenant une efficacité de 97,5 % en simulant quatre milliards d’atomes sur le supercalculateur AuroraAurora. Et la simulation est bien plus poussée, puisque l’IA est capable de prédire le comportement moléculaire pour 89 éléments chimiqueséléments chimiques. En plus d’étudier la séquestration du carbone, Allegro-FM peut aussi améliorer la durabilitédurabilité du matériaumatériau. Le béton moderne ne dure qu’une centaine d’années, contrairement au béton romain qui a résisté pendant plus de 2 000 ans.
Le processus de séquestration du carbone devrait déjà rendre le béton plus durable. « Si vous ajoutez du CO2, ce que l’on appelle la couche de carbonate, il devient plus robuste », a déclaré Aiichiro Nakano, l’un des auteurs de l’étude. Pour l’heure, cette découverte reste théorique. Il faudra donc voir si le béton tient ses promesses une fois produit. Mais les chercheurs ne vont pas s’arrêter là, et comptent continuer leurs simulations en « réalisant des surfaces et géométries plus complexes ».