Une fusée propulsée à la bouse de vache, ça existe !

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Alors que les industriels cherchent à verdir leur production, une énergie renouvelableénergie renouvelable issue des déchetsdéchets organiques retient de plus en plus leur attention : le biométhanebiométhane. Produit à partir de restes alimentaires, de boues d’épurationboues d’épuration ou encore d’effluents d’élevage, ce gazgaz s’impose comme une alternative crédible au gaz fossilefossile.

Pas le temps de lire ? Découvrez cette actu au format audio dans notre podcast Vitamine Tech, animé par Adèle Ndjaki. © Futura

Le procédé de fabrication repose sur la méthanisationméthanisation, un processus naturel dans lequel des bactériesbactéries décomposent de la matière organique en l’absence d’oxygène. Cette fermentationfermentation produit un biogaz, qui, une fois purifié, devient du biométhane. Ce gaz est quasiment identique au gaz naturel : sans odeur, 100 % renouvelable, et surtout moins émetteur de carbonecarbone. À l’usage, le biométhane peut alimenter le réseau de gaz pour chauffer les logements, cuisiner, ou encore faire rouler des véhicules. Il est également utilisé pour produire de l’électricité et de la chaleurchaleur, et ses résidus, appelés digestats, peuvent servir d’engrais naturelengrais naturel.

Infographie explicative sur la méthanisation. © WWF

L’utilisation du biométhane ne se limite pas au secteur agricole ou domestique. La start-up japonaise Interstellar Technologies développe une fuséefusée, baptisée ZERO, propulsée au biométhane liquideliquide issu de fumier de vachevache. Conçue pour mettre en orbite de petits satellites, cette fusée de 32 mètres pourra transporter jusqu’à 800 kgkg en orbiteorbite basse. Les premiers essais menés au Japon ont été concluants, et un lancement est prévu d’ici 2025. Cette innovation illustre le potentiel du biométhane dans le développement d’un spatial plus durable.

Une énergie ancienne remise au goût du jour

Bien que la méthanisation soit une découverte ancienne – le méthane a été identifié dès 1776 – son développement industriel est longtemps resté marginal. Déjà utilisée dans certaines fermes françaises dans les années 1930, la production de biogazbiogaz a connu des phases d’intérêt ponctuel, souvent lors de crises énergétiques. Mais à chaque retour du pétrolepétrole bon marché, elle a été reléguée au second plan. Aujourd’hui, avec la nécessité d’une transition énergétique, le biométhane revient sur le devant de la scène. Le fumier, ressource locale et abondante, devient un levier central de cette dynamique. En transformant les déchets agricoles en énergie, cette filière offre une solution à la fois écologique et économique pour les agriculteurs, tout en réduisant les émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre.

Une solution pas sans limites

Malgré ses atouts, le biométhane soulève des critiques. Sa production, lorsqu’elle repose sur des cultures dédiées (comme le maïsmaïs), peut entrer en concurrence avec l’agriculture alimentaire. Des émissions de gaz à effet de serre peuvent également survenir en cas de mauvaise gestion des installations. Enfin, les unités de méthanisation peuvent générer des nuisancesnuisances olfactives ou sonores, suscitant l’opposition de riverains. Les experts s’accordent cependant sur un point : produit à petite échelle, à partir de déchets existants et dans le respect de normes environnementales strictes, le biométhane représente un levier efficace pour soutenir la transition énergétiquetransition énergétique, notamment dans les territoires ruraux. Une énergie verteénergie verte qui puise dans le passé pour éclairer l’avenir.

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