Injecter des robots microscopiques dans le corps pour traiter certaines maladies ? L’idée peut sembler digne d’un film de science-fiction. Et pourtant, elle est en passe de devenir réalité. Le domaine des micro et nanorobots médicaux connaît aujourd’hui un essor spectaculaire. Ces minuscules machines, souvent de la taille d’un grain de poussière, sont conçues pour naviguer à l’intérieur du corps humain et atteindre des zones difficilement accessibles, comme des vaisseaux obstrués ou des foyers d’infection profonde.
Pas le temps de lire ? Découvrez cette actu au format audio dans notre podcast Vitamine Tech, animé par Adèle Ndjaki. © Futura
Leur mission est simple, mais ambitieuse : améliorer l’efficacité des traitements, notamment dans les cas où les antibiotiquesantibiotiques classiques échouent. Certaines infections, comme celles causées par les biofilms bactériens, résistent en effet aux traitements traditionnels. En formant un épais amas de pus autour d’elles, ces bactériesbactéries se protègent, rendant les médicaments inefficaces.
Une précision chirurgicale sans chirurgie
C’est là que les microrobots pourraient révolutionner la médecine. Capables de contourner les barrières naturelles du corps (comme le mucusmucus ou les tissus cicatriciels), ils seraient en mesure de délivrer des agents thérapeutiques directement sur le site infecté. Une approche ciblée qui permettrait de réduire les effets secondaires liés aux traitements généralisés, limiter l’usage excessif des antibiotiques, et potentiellement réparer ou retirer des tissus malades, sans recourir à la chirurgiechirurgie.
© CUHK développe une thérapie par microrobot pour lutter contre les infections persistantes des sinus.
Preuve de cette avancée, une équipe de chercheurs chinois et hongkongais vient de tester avec succès une technologie innovante contre la sinusitesinusite. Leur méthode ? Injecter dans le neznez des microrobots guidés par un champ électromagnétiquechamp électromagnétique jusqu’à la zone infectée. Une fois sur place, une fibre optique insérée dans le corps permet de chauffer ces robots, déclenchant une réaction chimiqueréaction chimique capable de tuer les bactéries. Et pour les éliminer, il suffirait de se moucher. Ce traitement, à la fois non-invasifinvasif et sans médicament, a déjà montré des résultats prometteurs lors d’essais in vivo sur des lapins. Les infections ont été éradiquées sans endommager les tissus sains, ouvrant la voie à des applicationsapplications cliniques à moyen terme.
Vers une médecine ciblée d’ici 5 à 10 ans ?
Malgré l’enthousiasme suscité par ces premiers résultats, les experts restent prudents. Des années de recherche seront encore nécessaires avant une adoption à grande échelle dans les hôpitaux. Cependant, les perspectives sont encourageantes : d’ici cinq à dix ans, ces dispositifs pourraient être utilisés pour traiter des infections de la vessie, des intestins, ou encore des sinus. En parallèle, des laboratoires aux États-Unis, en Suisse, en Chine et au Royaume-Uni développent des modèles encore plus avancés, capables de circuler dans le système sanguin, élargissant ainsi considérablement leur champ d’action. La médecine du futur se dessine peu à peu, et elle pourrait bien être… robotique.