Cela fait des mois que la Chine assure la communication de ses avancées militaires en laissant filtrer des images sur des véhicules innovants, comme le char hybride rapide, dont Futura a dressé le portrait, des barges de débarquement spécialement adaptées à l’invasion de l’île de Taïwan, des aéronefsaéronefs supposément de sixième génération, et d’innombrables robots et drones aux capacités inédites.
Pour célébrer les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le pays va mener, demain mercredi 3 septembre, une grande parade militaire sur l’avenue menant à la place Tiananmen à Pékin. Au fait, pourquoi le 3 septembre ? Car, si en Europe la date célébrant la fin de la Seconde Guerre mondiale est fixée au 8 ou au 9 mai, pour les États-Unis et l’Asie, le conflit s’est poursuivi durant plusieurs mois. La capitulation japonaise est intervenue le 2 septembre 1945. Avec le décalage horaire, c’était déjà le 3 septembre en Chine.
Pour cette occasion et, compte tenu de la montée en puissance des tensions géopolitiques, l’Empire du milieu compte montrer ses muscles pour impressionner l’Occident, et les États-Unis en premier lieu. Les différentes répétitions pour ce défilé ont été l’occasion de découvrir l’étendue des nouveautés de l’arsenal chinois.
Non bâché pour être vu, cet imposant drone sous-marin d’une vingtaine de mètres ressemble à une torpille. © DR
Des missiles hypersoniques contre les navires
Cette édition spéciale de la parade donnera une bonne place aux nouveaux missilesmissiles et drones de l’armée chinoise. Au niveau des missiles, on devrait voir les YJ-15, YJ-17, YJ-19, YJ-20 et YJ-21. Ces missiles largables par avion ou à partir de navires sont conçus pour anéantir d’imposants bâtiments de surface. On pense à ceux de la flotte américaine en cas d’attaque de l’île de Taïwan. Les quatre derniers de ces missiles disposeraient de capacités hypersoniques, ce qui les rendrait très difficiles à intercepter. On devrait aussi voir le missile de croisière largable par avion ou drone CJ-20A.
Toujours au niveau maritime, la Chine a exhibé le transport de ce qui ressemble à une grande torpille d’une vingtaine de mètres de long. Sur la photo qui circule, on peut voir l’inscription AJX002. Il pourrait s’agir d’un drone sous-marinsous-marin, dont on ne connaît pas l’étendue des missions. Un autre modèle de drone sous-marin pourrait bien être présenté. En février dernier, Futura avait relaté la découverte par imagerie satellite de la constructionconstruction d’un imposant drone de ce type.
L’armée chinoise mettra également en avant sa dissuasion nucléaire avec la présentation de ses imposants missiles balistiques intercontinentaux nucléaires. Au niveau des drones aériens, le Feihong FH-97A devrait aussi montrer ses ailes. Ce drone de combat est piloté par intelligence artificielle. Il est conçu comme fidèle ailier pour voler aux côtés du chasseur J-20. Il peut embarquer jusqu’à huit missiles pour neutraliser les défenses aériennes, des munitions rôdeuses, ou bien transporter des contre-mesures électroniques ou encore, faire de la reconnaissance. Le drone Hongdu GJ-11, avec son aile deltadelta, devrait aussi être présent en déclinaisondéclinaison marine.
Au moins quatre missiles prétendument hypersoniques conçus pour frapper d’imposants navires défileront. © Zhao Dashuai
La guerre jusque dans l’espace ?
Côté défense aérienne et spatiale, un système d’arme intrigant pourrait bien faire ses premiers pas devant le public. Il s’agit du HQ-29. L’engin serait aussi bien capable de détruire des satellites en orbiteorbite basse que d’intercepter des missiles balistiques. Le tracteur qui les porteporte dispose de deux tubes assez larges. Il reste toutefois improbable que ces missiles soient conçus pour anéantir des satellites. Ce serait contreproductif en raison de la profusion des débris générés. Au niveau des innovations spectaculaires, la chine devrait également montrer un puissant système de défense anti-aérienne, capable de neutraliser des missiles ou des drones avec un canon laserlaser.
Drone : les leçons de l’Ukraine
Avec ces drones sous-marins, aériens et ces missiles, l’armée chinoise montre qu’elle a articulé son arsenal pour mener une invasion de Taïwan. Et si la Chine mise autant sur les drones, c’est parce que le pays a la réputation d’être un fin observateur des guerres étrangères.
Les dirigeants ont tiré les leçons de l’utilisation de ces drones et de leurs capacités de frappe à longue portée en Ukraine et notamment leur utilisation en mer Noiremer Noire. Mais la transposition des leçons de l’Ukraine au Pacifique n’est pas évidente et les doctrines militaires chinoises devraient être radicalement différentes de celles élaborées par la force des choses sur le terrain, en Ukraine.
Ces drones pourraient servir à saturer les défenses de Taïwan et maintenir à distance les dispositifs et navires américains de surface. De quoi nettoyer les menaces environnantes pour préparer l’invasion terrestre. Pour celle-ci, Futura a déjà évoqué le développement de barges de débarquement dotées de pontons et du nouveau char de combat rapide hybridehybride qui pourrait remplacer le char de combat principal TT-99A. Si l’événement de demain sera démonstratif et certainement examiné attentivement par les analystes militaires notamment américains, il este toujours difficile d’évaluer les capacités réelles de ces armements. La plupart n’ont jamais été déployés en opération, voire en exercice.