Parfois, la réalité dépasse la fiction… En Albanie, une ministre est enceinte et donnera naissance à 83 enfants. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le Premier ministre, Edi Rama, ce week-end lors de la conférence Berlin Global Dialogue en Allemagne.
Afin de lutter contre la corruption, le Premier ministre albanais a annoncé le mois dernier une nouvelle ministre, nommée tout simplement Diella, ce qui signifie soleil en albanais. Elle est en charge des marchés publics, et est censée être insensible aux pots-de-vin, aux menaces et aux tentatives de corruption. Sa particularité est d’être une intelligence artificielle. « Diella est le premier membre du cabinet qui n’est pas physiquement présente, mais qui est créée virtuellement par l’intelligence artificielle » avait-il affirmé.
Un chatbot à la tête des marchés publics : le risque d’hallucination
Les 83 « enfants » ne sont rien d’autre que des assistants virtuels qui seront assignés aux 83 ministres du parti socialiste. Peut-on parler dans ce cas de népotisme ? « Lorsque vous allez prendre un café, ces jeunes vous raconteront ce qui s’est dit en votre absence… et si vous devez riposter contre quelqu’un qui a parlé de vous pour de mauvaises raisons » a ajouté Edi Rama.
Diella a fait ses débuts en janvier, en tant qu’assistante sur le portail du gouvernement, pour aider la population dans ses démarches administratives, puis a été mise à jour quelques mois plus tard avec l’avatar d’une femme portant une tenue traditionnelle. Elle est censée tout connaître de la législation, des connaissances qu’elle transmettra à ses « enfants », et a été développée avec l’aide de Microsoft. Il s’agit d’un grand modèle de langage, donc un simple chatbot comme ChatGPT. De ce fait, elle est certainement toute aussi sujette aux hallucinations. De plus, avoir des chatbots qui non seulement dictent la politique mais suggèrent aussi le comportement des élus soulève de sérieuses questions éthiques et pratiques.