La Chine fait voler son vaisseau-mère de drones pour la première fois : une démonstration qui inquiète les militaires

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Un énorme drone chinois pour larguer des dizaines de mini-drones de combat. Voici le Jiutian dont Futura avait déjà relaté l’existence il y a quelques mois. L’engin de 25 mètres d’envergure a réalisé son vol inaugural dans la province de Shaanxi dans le nord-ouest de la Chine. C’est à peu près la seule information communiquée par les autorités du pays avec quelques clichés et des vidéos. Le Jiutian, signifie « neuf cieux ». C’est un symbole traditionnel chinois qui montre que ce porte-drones est capable d’opérer à très haute altitude sur une longue distance.

Déjà présenté au public, lors du salon aéronautique de Zhuhai, la vitrine des ambitions militaires de Pékin, ce « porte-avions aérien » peut emporter et lancer un essaims d’une centaine de drones légers destinés à saturer les défenses antiaériennes adverses. Avec ses huit points d’emport sous les ailes, l’engin dispose également de capacités offensives. Ces accroches permettent de tirer des missiles air‑air ou air-mer, des bombes guidées ou encore des munitions rôdeuses, c’est-à-dire des drones explosifs.

Vidéo du drone évoluant sur le tarmac et en vol. © Dragon Wong

Pas très discret

C’est loin d’être un poids-plume. Sa masse maximale au décollage est d’environ 16 tonnes et il dispose d’une capacité d’emport de 6 tonnes. Sur son stand d’exposition lors du salon de Zhuhai, il apparaît aussi grand qu’un avion-cargo militaire au milieu du public.

Pour ce qui est de son endurance, sa portée dépasserait les 7 000 kilomètres. Une autonomie qui lui permet de mener des frappes en profondeur ou des missions de renseignement de longue durée, à l’instar de drones comme le MQ-9 Reaper américain. Il pourrait être intégré aux forces armées pour mener des opérations coordonnées, de la guerre électronique à l’attaque de saturation, notamment dans un scénario de crise autour de Taïwan ou en mer de Chine méridionale.

Si ce porte-drones est spectaculaire, il se fera également remarquer en l’air par les radars en raison de sa taille imposante. Un manque de furtivité qui le rend particulièrement vulnérable face aux défenses aériennes. Reste que pour Pékin, ce drone géant s’inscrit dans une montée en puissance rapide des systèmes sans pilote, aux côtés de nouveaux navires d’assaut, drones de combat et capacités navales élargies.

Le calendrier et la mise en scène de ce premier vol sont également l’occasion d’envoyer un message politique aux États‑Unis et à leurs alliés pour montrer les capacités qu’a le pays à rivaliser sur les technologies militaires de rupture.

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