Un botaniste a compris comment faire pousser une forêt viable en 15 ans, et ça tient à un détail contre-intuitif

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La méthode Miyawaki est une technique de reforestation mise au point au Japon par le botaniste japonais du même nom. Son principe repose sur trois axes : enrichir le sol avec des amendements naturels, sélectionner une grande diversité d’essences locales adaptées au climat, puis planter de façon dense, jusqu’à trois arbres par mètre carré.

Cette densité offre un refuge à la biodiversité et permet à la forêt de grandir plus rapidement en étant plus résiliente aux périodes climatiques extrêmes. Une mini-forêt ainsi structurée devient autonome au bout de trois ans et atteint un stade de maturité écologique en une quinzaine d’années, contre plusieurs siècles pour une forêt naturelle.

Des mini-forêts urbaines avec Coup de pousses

L’intérêt de ces micro-écosystèmes est particulièrement marqué en ville, où les sols sont artificialisés et les espaces verts souvent monospécifiques.

En France, la start-up Coup de pousses, fondée en 2021, propose ainsi la création de mini-forêts urbaines selon cette méthode. Leur modèle repose sur la plantation de surfaces à partir de 18 m², destinées aussi bien aux entreprises et collectivités qu’aux particuliers. Une micro-forêt de 400 m² peut être implantée en une semaine.

Coup de pousses mise en plus sur la pédagogie et l’engagement collectif. Chaque projet suit trois étapes clés :

  • sélection des essences adaptées au territoire ;
  • création d’un sol forestier riche en micro-organismes ;
  • organisation d’une grande journée de plantation collaborative. Entreprises, écoles, voisins, enfants… tout le monde est invité à mettre les mains dans la terre.

Retours d’expérience avec Decathlon. © Coup de pousses

Multiplier les points de vie

Les performances annoncées de ces plantations sont significatives : croissance cinq fois plus rapide qu’une forêt classique, biodiversité 20 à 100 fois supérieure et capacité de captation du carbone accrue, jusqu’à 0,5 kilo de CO₂ par m² et par an, selon les estimations de terrain.

Ces forêts permettent également une réduction locale de la température jusqu’à 2 °C, une baisse des nuisances sonores, et une amélioration mesurable de la qualité de l’air.

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L’intérêt des mini-forêts Miyawaki réside moins dans l’étendue reboisée que dans leur capacité à multiplier les points de vie et les continuités écologiques. Elles ne remplacent pas les grands massifs forestiers, mais représentent donc un complément utile pour améliorer la résilience environnementale des villes, lutter contre les îlots de chaleur et sensibiliser les citoyens aux mécanismes du vivant.

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