En 2026, 60 % des entreprises au niveau mondial disposeront de plateformes internes d’IA générative, contre 18 % deux ans plus tôt, selon l’étude FutureScape réalisée par le cabinet IDC (International Data Corporation).
Le rapport GenAI 2026 établi par Gartner, indique quant à lui que plus de 80 % des grands groupes auront intégré des API ou des applications d’IA générative en production, contre moins de 5 % en 2023. Nous sommes en train de vivre un basculement.
L’irrésistible montée en puissance de l’IA générative
Progressivement, cette technologie est devenue un levier de productivité et d’efficacité indispensable pour les entreprises comme pour les particuliers. En 2026, la course à la taille des modèles, jusqu’ici dominée par les géants américains, va laisser place à des solutions compactes et spécialisées, pensées pour être adaptées à un métier.
L’IA générative opère désormais comme une couche cognitive transversale qui s’insère dans les ERP, les CRM, les outils bureautiques, les plateformes industrielles et les suites créatives, équipant chaque fonction métier – finance, marketing, ressources humaines, RD – d’un « copilote » génératif, qui prendra en charge un nombre toujours plus important de tâches, depuis la préparation de rapports réglementaires jusqu’à la génération de contenus multimédias pour la communication ou la formation.
L’IA est devenue le moteur de nos vies numériques. © Arte
Une adoption massive dans tous les secteurs de l’économie
Dans le secteur de la santé, les projets d’usines d’IA combinant supercalculateurs, modèles génératifs biomédicaux et exploitation des données internes, comme celui d’Eli Lilly aux États-Unis, préfigurent un nouveau standard de découverte et d’optimisation des molécules, avec des cycles d’essais virtuels bien plus rapides que les protocoles traditionnels.
Dans l’industrie manufacturière, des acteurs de premier plan comme Renault, Michelin ou Safran couplent déjà IA, jumeaux numériques et robots collaboratifs pour simuler et automatiser la grande majorité des opérations d’usinage, réduire les défauts de production et orchestrer des scénarios de maintenance augmentée.
Dans le secteur de l’énergie, l’IA générative permet de lisser les pics de production des énergies renouvelables intermittents pour faire coïncider l’offre et la demande. La génération automatique s’impose également dans les secteurs du commerce, des transports, de la banque, ou encore de l’éducation.
Vers une infrastructure cognitive mondiale
À partir de 2026, l’entrée en vigueur de l’intégralité des mesures de l’AI Act en Europe, dont la première version date de 2024, va imposer à toutes les entreprises la transparence totale sur les sources de données, la détectabilité des contenus générés et la documentation des risques, avec des sanctions pouvant atteindre plusieurs millions d’euros.
Loin de freiner le passage à l’échelle, ce cadre réglementaire va pousser les grands groupes à internaliser la gouvernance de l’IA générative et à privilégier des modèles de domaine compacts et spécialisés. C’est un passage obligé pour garder la main sur les enjeux de propriété intellectuelle et de souveraineté des données. En creux, cela veut dire que la conformité va devenir un avantage concurrentiel pour les acteurs européens car ils seront en mesure de certifier les offres proposées à leurs clients, ce qui va pousser les entreprises étrangères qui ont accumulé du retard à les rattraper et à s’aligner sur ces nouveaux standards.
En 2026, la génération automatique va entamer une phase d’industrialisation massive, faisant naître une infrastructure cognitive mondiale dont le fonctionnement et les standards seront partagés par toutes les entreprises et par l’écrasante majorité des particuliers.