L’autismeautisme, ou trouble du spectre de l’autisme (TSA), est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la communication, les interactions sociales et la façon dont une personne perçoit le monde. Il se manifeste dès la petite enfance (diagnostiqué entre 2 ans et 3 ans), mais chaque personne autiste présente un profil unique, avec des expressions très variées : difficultés à s’exprimer, à maintenir un contact visuel, comportements répétitifs, ou encore centres d’intérêt très spécifiques.
Pas le temps de lire ? Découvrez cette actu au format audio dans notre podcast Vitamine Tech, animé par Adèle Ndjaki. © Futura
Aujourd’hui, le diagnosticdiagnostic repose essentiellement sur l’observation clinique, réalisée par des spécialistes comme des pédiatrespédiatres ou psychologues, qui utilisent des outils comme l’ADOS pour repérer les signes caractéristiques. Mais cette méthode demande du temps, un accès souvent compliqué à des professionnels, et conduit fréquemment à un diagnostic tardif. Or, un dépistagedépistage précoce est crucial pour mettre en place un accompagnement adapté, souvent déterminant pour le développement de l’enfant.
Des applis aux capteurs : la technologie au service de l’autisme
Face à ces défis, les outils numériques se développent rapidement. Des applicationsapplications comme Autisme mettent en relation familles et spécialistes, tandis que des plateformes telles que Canal Autisme proposent des formations en ligne pour mieux comprendre et accompagner les personnes concernées. Par ailleurs, des sites comme Picto-Selector ou Freepik facilitent la création de supports visuels simples, indispensables pour structurer l’environnement et favoriser la communication.
Un diagnostic basé sur le mouvement des doigts © Pexels
Mais c’est du côté de la recherche que les avancées les plus surprenantes émergent. Grâce à l’intelligence artificielle (IA), des chercheurs de Toronto et Tel-Aviv ont expérimenté une nouvelle méthode de diagnostic, en analysant les mouvements des doigts. Dans leur étude, des jeunes adultes, autistes ou non, ont été équipés de capteurscapteurs sur les mains lors d’un simple geste : attraper un objet entre le pouce et l’index. L’IA a pu scruter en détail la vitessevitesse, la trajectoire, la coordination des doigts… et à partir de ces données, différencier avec une précision impressionnante les profils autistiques.
TSA : quels enjeux pour l’avenir ?
La précision des meilleurs modèles atteint 89 %, un score très encourageant, même si l’on reste loin des 100 %. De plus, ces études concernent pour l’instant un groupe restreint de jeunes adultes avec un quotient intellectuel moyen, dans un cadre expérimental strict. Avant de pouvoir généraliser cette méthode, il faudra valider ces résultats sur des enfants pour intervenir plus tôt et dans des environnements variés.
Voir aussi
Handicap : les nouvelles technologies sont-elles réellement inclusives ?
Autre point important : l’intelligence artificielle ne remplace pas les médecins. Les chercheurs insistent sur le fait que ces outils sont des compléments rapides et peu invasifsinvasifs, destinés à aider les spécialistes, pas à se substituer à eux. Si la technologie continue à progresser, on peut imaginer qu’un jour, un diagnostic préliminaire pourrait être réalisé facilement, même à distance, par des parents ou enseignants, avec l’aide d’outils numériques. Cela ne signifie pas la fin des bilans médicaux, mais une étape supplémentaire pour détecter plus tôt et mieux accompagner les personnes autistes. L’intelligence artificielle pourrait donc changer la donne, en permettant un dépistage plus rapide, plus accessible, et surtout plus précis, tout en respectant la complexité et la diversité des profils autistiques.