« Ce n’est pas moi » : cette homme a passé 2 jours en cellule à New York à cause d’une IA !

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Le 10 février 2024, une femme contacte la police depuis un immeuble d’Union Square, à Manhattan. Elle vient d’être confrontée à un livreur qui s’est exhibé devant elle. Elle décrit l’homme : environ 1,70 mètre, 70 kilos, cheveux tressés et barbe fournie, d’origine afro-américaine. Avant que la police n’intervienne, il prend la fuite.

Pendant ce temps, à Brooklyn, Trevis Williams, 36 ans, rentre chez lui après une journée de travail dans le Connecticut. Deux mois plus tard, il est arrêté. Il clame alors son innocence et se défend, mais la police l’embarque.

Au poste, il découvre que son arrestation est liée à l’utilisation d’un logiciel de reconnaissance faciale.

Une erreur judiciaire

Et en effet, la police a bien utilisé un logiciel de reconnaissance faciale pour tenter d’identifier le coupable à partir d’images floues de vidéosurveillance.

Le système leur a alors proposé six correspondances possibles. La photo de Trevis Williams, présente dans le fichier de police après une arrestation mineure quelques semaines plus tôt, est sélectionnée. Selon le rapport du logiciel, il ne s’agit que d’une « correspondance possible », insuffisante pour justifier une arrestation.

Malgré cet avertissement, les enquêteurs placent son portrait aux côtés de ceux des cinq autres suspects. La victime pointe alors son visage sans hésiter, malgré le fait que Trevis est dix centimètres plus grand et trente kilos plus lourd que l’homme qu’elle avait décrit.

Durant ses deux jours de détention, il est confronté aux images de vidéosurveillance. « Ce n’est pas moi, je vous jure » se défend-t-il, sans succès, selon le New York Times.

Les dangers de la reconnaissance faciale

En juillet, les charges à son encontre sont finalement abandonnées.

Si l’affaire se termine bien pour Trevis Williams, elle met en lumièrelumière un problème plus large : aux États-Unis, d’autres innocents ont déjà été arrêtés à tort à cause de la reconnaissance faciale, parfois pour des crimes bien plus graves.

Depuis 2011, le département de police de New York (NYPD) utilise cette technologie, mais ne tient pas toujours compte de ses limites. Dans certaines villes comme Detroit ou l’Indiana, les enquêteurs doivent rassembler davantage de preuves avant de placer un suspect identifié par reconnaissance faciale dans une série de photos. À New York, cette précaution n’existe pas, laissant la porteporte ouverte à des erreurs qui peuvent bouleverser des vies.

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