Ceci n’est pas un missile, mais un obus propulsé par un statoréacteur !

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Les militaires disent souvent que « l’artillerie conquiert » et il faut dire que la guerre en Ukraine a redonné aux canons le blason funeste de « reine des batailles ». La Russie tire autour de 10 000 obus de 152 mm en moyenne par jour. Sur cette quantité, tous ne sont pas efficaces, loin de là, mais ce volumevolume peut justement faire pencher le cours de la guerre.

En conséquence, les systèmes d’artillerie deviennent une cible privilégiée pour limiter les dégâts. Face à eux, et avec beaucoup moins de munitions, pour éviter la casse les canons Caesar livrés par la France et ses alliés à l’Ukraine sont très mobilesmobiles et peuvent également assurer des tirs à longue portée (jusqu’à 80 kilomètres). Un atout majeur, mais la firme américaine Tiberius Aerospace compte faire mieux, en transformant les obus standard de 155 mm à la norme Otan en véritables missilesmissiles supersoniques dotés d’une portée quatre fois supérieure à celle d’un obus conventionnel.

Il s’agit du Sceptre TRBM 155HG, un obus qui, de surcroît, est manœuvrable pour faire mouche à coup sûr afin de réduire la consommation et l’usure des tubes. Pour parvenir à cette vélocitévélocité et cette portée, l’obus est encapsulé dans un tube propulsé par un statoréacteurstatoréacteur (Ramjet). Ce moteur brûle du diesel ou un carburant à base de kérosènekérosène (JP-4 ou JP-8). Grâce à lui, il part à haute altitude, puis, au lieu d’emprunter un itinéraire balistique, il suit une trajectoire plane à une vitesse supersonique avant de retomber sur sa cible.

Le Sceptre TRBM 155HG encapsule un obus de 155 dans un tube propulsé par un statoréacteur pour augmenter la portée à 150 kilomètres. Il est de surcroît manœuvrable pour assurer une précision de frappe réduite à cinq mètres. © Tiberius Aerospace

L’obus du futur existe

L’avantage du statoréacteur, c’est qu’il est rudimentaire et dépourvu de pièces mobiles. Il n’y a pas de turbines pour comprimer le flux d’airair : seule la vélocité assure cette compression. Pour parvenir à la vitesse nécessaire, le coup est tiré de manière conventionnelle dans le canon avec les classiques sacs de toile qui contiennent la poudre propulsive, remplaçant désormais les douilles.

Une fois la vitesse suffisante atteinte, le statoréacteur s’anime et propulse l’obus en augmentant sa vélocité à Mach 3,5. L’altitude de la munition peut alors culminer à 19 800 mètres. La portée annoncée par Tiberius Aeospace serait de 150 kilomètres. De quoi éviter une trop grande proximité du canon avec la portée ennemie. Autre atout du procédé : il est compatible avec n’importe quelle pièce d’artillerie standard de 155 mm de l’Otan.

Si l’altitude est aussi élevée, c’est parce que l’obus du Sceptre est précis. Il intègre un système hybridehybride de guidage GPS/inertiel et peut corriger sa trajectoire via une IA intégrée. La marge d’erreur d’une frappe serait ainsi réduite à cinq mètres. Une précision qui lui permet de limiter la charge explosive à seulement 5,2 kilos, soit plus d’un kilo de moins qu’une charge commune d’obus de 155. La haute altitude lui permet également d’échapper aux systèmes de brouillage de l’adversaire.

Cet obus Sceptre est plus qu’un projet, il a déjà été testé en conditions réelles aux États-Unis. Selon Tiberius Aerospace, il serait beaucoup moins onéreux que des missiles de portée comparable. Un obus de 155 mm pourrait donc les remplacer avantageusement dans certaines situations. Reste à savoir si cette portée et cette précision sont suffisantes et déterminantes face à une massemasse d’obus classiques.

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