C’est un immense paradoxe : la Terre est recouverte aux trois quarts d’eau, et pourtant la pénurie menace de plus en plus, jusqu’à 40% de la population mondiale selon l’ONU. C’est ce qui a poussé de nombreuses entreprises à mettre au point différents moyens pour se servir de cette eau abondante et la rendre potable.
Le Wall Street Journal rappelle que des solutions existent depuis les années 1960, mais qu’elles ont un inconvénient : elles sont extrêmement énergivores. Un industriel, Tom Pankratz, y résume la situation : «La désalinisation est le moyen le plus cher de faire de l’eau, il n’y a aucun avantage.». Concrètement, la méthode la plus simple est de simplement faire bouillir l’eau pour en extraire le sel, ce qui coûte extrêmement cher.
Osmose inverse et usines sous-marines
Des progrès sont apparus dans les années 2000 avec l’osmoseosmose inverse, qui consiste à filtrer l’eau pour en séparer le sel. Une solution moitié moins énergivore, et massivement utilisée à travers le monde, mais toujours relativement cher car cela demande tout de même une certaine dose d’électricité.
Profondeur des océans © CNES CLS
Désormais, des entreprises cherchent des solutions plus viables… et plus profondes. Flocean en Norvège, Waterise aux Pays-Bas ou encore OceanWell à San Francisco ont installé leurs centrales à plusieurs centaines de mètres de profondeur en profitant ainsi de la pressionpression naturelle de l’océan. C’est cette pression qui joue le rôle de filtre, comme dans le système de l’osmose inverse, mais en beaucoup plus économique. De l’ordre de 40% d’énergieénergie économisée.
En plus : ce processus libère le sel directement dans l’océan, ce qui est sans conséquence pour les espècesespèces y vivant. Aujourd’hui, le développement des robots sous-marinssous-marins de toute sorte rend ces technologies d’autant plus accessibles.
A quand un business viable ?
Malgré tout, le Wall Street Journal souligne que ces sociétés, même malgré leur technologie avancée et relativement accessible, peinent à se faire une place auprès du grand public. Leur espoir est de signer des partenariats avec les gouvernements et ensuite s’ouvrir à la concurrence (et au profit).
Une solution face aux pénuries d’eau à venir ? © Brian Jackson, adobe stock
Mais après des années d’attente, le business semble se profiler pour ces entreprises. Flocean prévoit ainsi une usine capable de produire 1 million de litres d’eau par jour, et ce à partir de la seconde moitié de 2026. Waterise a un partenariat en cours dans le golfe d’Aqaba, entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite, pour une installation capable de fournir 25 millions de litres d’eau quotidiennement.
Mais ces progrès ne doivent pas faire oublier les nombreuses incertitudes qui pèsent sur ce marché en pleine transition. Quelle maintenance sera nécessaire pour conserver les performances de ces usines ? Seront-elles toujours aussi efficaces avec le temps ? Et avec des températures océaniques toujours plus chaudes ? Demeureront-elles viables financièrement ?