En 2010, le CEA était équipé du Tera-100 de Bull, c’était alors le plus puissant des supercalculateurs européens. Il parvenait à délivrer jusqu’à 1,05 Pétaflops en calcul pur grâce à ses 17 296 processeurs Xeon. Il consommait près de 5,6 MW et occupait plusieurs de dizaines de mètres carrés. Il a coûté plusieurs dizaines de millions d’euros.
Imaginez maintenant qu’un supercalculateur spécialisé dans la simulation nucléaire, la recherche climatique ou encore la modélisationmodélisation scientifique tienne dans un boîtier de mini-PC et ne coûte qu’environ 4 000 euros pour une consommation limitée à 170 W. C’est exactement ce que propose le DGX Spark, que Nvidia vient tout juste de commercialiser. Le fondeur, l’a surnommé, « le plus petit supercalculateur d’IAIA au monde », car son point fort réside effectivement dans l’IA, plutôt que la puissance de calcul brute.
Le DGX Spark est conçu pour permettre à des particuliers ou des entreprises de travailler sur des modèles d’IA sophistiqués. Pour cela, il est animé par la superpuce GB10 Grace Blackwell de Nvidia. Il s’agit d’un SoCSoC gravé en 3 nm qui combine CPU, GPU et 128 Go de mémoire unifiée dans un seul package ultra-compact. Le CPU est doté de 20 cœurs ARM (v9.2) optimisés pour le calcul haute performance et l’efficacité énergétique.
De son côté, le GPU Blackwell intégré embarque des cœurs Tensor de 5e génération. C’est cet assemblage positionné sur le même SoC qui permet de réaliser un million de milliards de calculs par seconde.
Ainsi, ce mini-PC sait gérer des modèles d’IA comportant jusqu’à 200 milliards de paramètres. Pour le stockage, le DGX Spark peut accueillir jusqu’à 4 To de stockage SSD NVMe.
Nvidia souhaite démocratiser le développement des IA avec son mini-PC DGX Spark qui enferme un véritable supercalculateur. © Nvidia
Pour l’IA, rien que l’IA
Tout ce petit monde tient dans un boîtier minuscule d’ordinateur de bureau et est alimenté par une prise de courant standard. L’ensemble consomme donc 170 W. C’est au moins 10 fois moins qu’un radiateur électrique. Le DGX Spark ne se limite pas à une création de Nvidia.
La plupart des marques de PC vont proposer leur version personnalisée de ce mini-supercalculateur avec la fameuse puce. C’est notamment le cas d’Acer avec le Veriton GN100 qui coûte également autour de 4 000 euros. Asus, Dell, Gigabyte, HPHP, Lenovo et MSI vont également sortir leur propre DGX Spark au fil des prochains mois.
Pour la petite histoire, le Spark avait été dévoilé par Jensen Huang, le patron de Nvidia au début de l’année à l’occasion du CES de Las VegasVegas. Il portait alors le nom de code « Projet Digits ». L’ambition affirmée par la marque lors de l’événement était de « placer un supercalculateur d’IA sur le bureau de chaque data-scientist, chercheur et étudiant en IA pour leur permettre de façonner l’ère de l’IA ». C’est plutôt réussi !
Pour les amateurs de minageminage de cryptomonnaiescryptomonnaies, il ne faut pas rêver. La puce intégrée n’est pas du tout optimisée pour cela et ne présente aucun avantage dans ce domaine. Il en est de même pour les joueurs exigeants. De toute façon, il n’existe pas de système de refroidissement adapté au gaming intensif. Il n’y a pas non plus de sorties vidéo multiples et la mémoire unifiée et essentiellement dédiée à l’IA.
On pourrait se dire « qui peut le plus peut le moins » et que ce DGX Spark serait un super ordinateur de bureau. Là encore, ce n’est pas la panacée. Le CPU à l’architecture ARMarchitecture ARM ne sera pas spécialement performant avec les applicationsapplications conçues pour les puces x86x86, car il va devoir fonctionner par émulationémulation. Enfin, il faut savoir que ce mini-supercalculateur fonctionne sous LinuxLinux avec la pile logicielle de Nvidia.