Bien lire au 5e paragraphe que la progression des ventes 2013 devrait ressortir à 16%
par Pascale Denis et Dominique Vidalon
PARIS (Reuters) – Vente-privée.com vise une nouvelle croissance à deux chiffres en 2014 et devrait rapidement réaliser l’essentiel de son chiffre d’affaires par le biais de l’internet mobile, a déclaré mardi à Reuters le PDG du pionnier du déstockage sur internet.
Le spécialiste des ventes “flash” d’articles de mode (stocks d’invendus proposés à prix cassés pendant un court laps de temps), qui s’est ensuite diversifié dans le voyage, le vin ou la billetterie de spectacles, réalise aujourd’hui 40% de ses ventes via des tablettes ou des téléphones mobiles.
“Bientôt, on ne consommera plus que par un smartphone. Le smartphone, c’est la baguette magique du commerce”, a déclaré Jacques-Antoine Granjon en marge du World Retail Congress qui se tient à Paris du 7 au 9 octobre.
“Assez vite, ce sera 90% de nos ventes que nous ferons de cette façon”, a-t-il ajouté, sans plus de précision.
Le chiffre d’affaires de Vente-privée devrait avoisiner 1,5 milliard d’euros en 2013, signant une progression de 16%, moins importante qu’en 2012 où elle avait atteint 22%.
Jacques-Antoine Granjon a dit espérer que la progression à deux chiffres se poursuive “pendant les dix prochaines années”.
Si le “m-commerce” passant par les tablettes numériques et les smartphones contribue à ce que le client soit en permanence connecté et accroît donc la fréquence des visites du site, il ne constitue pas en soi un élément de croissance, a indiqué Jacques-Antoine Granjon.
“Le mobile marche très bien pour certains achats d’impulsion mais pas pour d’autres comme le voyage”, a-t-il noté.
Les ventes via internet mobile ont littéralement explosé en France l’an dernier, grimpant de 160% pour atteindre environ un milliard d’euros, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).
DIVERSIFICATION
Mais cette part restait encore modeste par rapport aux 45 milliards d’euros dépensés au total dans le e-commerce.
Pour assurer sa croissance et limiter sa dépendance vis-à-vis des marques et de leurs imprévisibles déstockages, Vente-privée doit sans cesse porter l’effort sur la diversité de son offre.
“La clé pour nous, ce sont les stocks et ce n’est pas toujours facile à trouver”, a souligné Jacques-Antoine Granjon.
Le site, qui revendique la première place en France pour la vente de vins en ligne avec un chiffre d’affaires d’environ 20 millions d’euros, vient d’ouvrir à Beaune (Côte-d’Or) un entrepôt logistique dédié au vin d’une surface de 10.000 m2.
Vente-privée, qui dispose de son propre réseau logistique intégré, compte au total 13 centres de distribution.
Le groupe, qui compte 19 millions de clients en Europe, réalise encore 80% de ses ventes en France. Présent aux Etats-Unis depuis 2011 en partenariat avec American Express, le pionnier du déstockage devrait y avoir doublé ses ventes en 2013, aux environ de 45 millions d’euros.
Le français avait dû réviser ses ambitions à la baisse outre-Atlantique, où son modèle inventé en 2001 a été largement copié (Gilt Groupe, Rue La La) et où la pratique du “discount” est omniprésente, dans des magasins ou des grandes chaînes comme T.J. Maxx ou Marshalls.
Vente-privée emploie environ 2.000 personnes et dégage une rentabilité nette comprise entre 5% et 7%.
Jacques-Antoine Granjon et ses associés détiennent près de 80% du capital du groupe, les 20% restants appartiennent au fonds d’investissement américain Summit Partners.
Edité par Dominique Rodriguez