Crash du B787 d’Air India : Futura pointe un élément important qui pourrait en partie expliquer le drame

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Ahmedabad à l’ouest de l’Inde. Il est 13 h 38 (locale), ce 12 juin lorsque le vol AI171, un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie AirAir India avec 242 personnes à bord décolle à destination de Gatwick à Londres. Quelques instants après le décollage, l’avion s’écrase sur un quartier résidentiel. Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociauxréseaux sociaux montrent la catastrophe. 

C’est à une altitude d’environ 122 mètres au-dessus du sol que le B787 a chuté et a percuté les immeubles situés à près d’un kilomètre du seuil de piste. Les pilotes ont juste eu le temps d’indiquer au contrôle aérien qu’ils n’avaient plus de poussée avant que l’avion ne s’écrase. Lors de l’impact, les 50 tonnes de carburant embarquées pour un tel vol se sont embrasées et ont provoqué l’explosion spectaculaire que l’on peut voir sur les vidéos. Le crash a fait des victimes au sol et seul un passager aurait survécu selon les autorités indiennes. En attendant que les deux boîtes noires – qui sont en réalité de couleurcouleur orange – soient retrouvées et analysées, les théories sur les causes de ce drame fusent.

Futura peut déjà émettre quelques hypothèses, ou plutôt mettre en avant des éléments qui pourraient expliquer en partie cette catastrophe ? Le message « Mayday pas de poussée, pas de portanceportance » (« Mayday, no thrust, not taking lift ») des pilotes suggère qu’une panne simultanée des moteurs a eu lieu. Cela paraît improbable, mais pas impossible. Cette absence de poussée peut s’expliquer de différentes façons. Outre des défaillances mécaniques simultanées, la panne peut provenir d’un carburant contaminé ou bien d’ingestioningestion d’oiseaux dans les deux réacteurs. En revanche, on peut éliminer directement une utilisation partielle de la piste qui n’aurait pas permis d’obtenir suffisamment de vitessevitesse pour prendre de l’altitude. Les pilotes ont pris soin de remonter les près de 3 500 mètres de piste pour assurer le décollage.

Sur les photos et les vidéos disponibles, on peut voir que le train d’atterrissage n’a pas été rentré. C’est anormal et cela peut expliquer en partie la chute du B787. © DR

Trop tard ?

Côté conditions météométéo, il n’y avait pratiquement pas de ventvent, mais la température était de 37 °C. Une chaleurchaleur qui justifiait justement l’utilisation d’une longueur de piste importante. Si une température élevée affaiblit la portance, elle n’explique cependant pas une perte de poussée des réacteurs. Outre un problème de moteurs, l’interrogation la plus importante repose sur le train d’atterrissage.

Sur les images disponibles, on peut voir que le train n’a pas été rentré lors du décollage. Or, avec une telle incidenceincidence, la présence de ce train déployé génère une traînée importante qui peut réduire la portance à néant et donc empêcher l’avion de voler. Selon un pilote de B787 interrogé par Futura, le train aurait dû être rentré dès que l’avion quittait le sol. Pour lui et ses confrères, savoir pourquoi il n’a pas été replié est la question principale à se poser. S’agit-il d’un oubli, d’une erreur de sélection entre le réglage des volets et de la commande de train ? Toujours, selon le pilote interrogé, s’il est possible de corriger rapidement une erreur de manipulation avec les volets, ce n’est pas possible avec le train. Il lui faut plusieurs secondes avant de rentrer. Et quelques secondes… c’est trop tard à cette altitude. Pour ce qui est des volets, sur les images, on ne distingue pas vraiment leur déploiement. Certains commentateurs suggèrent que cela pourrait expliquer le crash. Mais selon notre informateur, que l’on ne voit pas les volets sortis, c’est normal. Pour le décollage, leur inclinaison est très faible. Ce sont surtout des béquets à l’avant de l’aile qui assurent la portance lors de cette phase du vol.

Un avion réputé comme fiable

Pour ce qui de la fiabilité de cet avion de nouvelle génération, le passif des deux crashs de B737 Max questionne également. Boeing a vu sa réputation fortement entachée par ces drames et par la révélation de problèmes de production. Ces dernières années, l’avionneur a notamment été accusé de négligence envers le contrôle de qualité lors de l’assemblage des appareils. Mais le Boeing 787 Dreamliner est entré en service en 2011 et est réputé comme fiable. C’est d’ailleurs le premier crash de cet avion. L’appareil fait partie de la flotte de 80 compagnies aériennes. Air France en opère même une dizaine.

Immatriculé VT-ANB, le B787 d’Air India était, quant à lui, âgé de 11 ans et opérait depuis février 2014 pour la compagnie. Le matin même du drame, il avait déjà réalisé un vol intérieur sans encombre. Hormis ce train sorti qui interroge, pour le moment, seule l’enquête pourra démontrer si un problème de conception de maintenance ou humain est à l’origine du crash.

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