En Chine, il se passe des choses autant intéressantes qu’inquiétantes sur le chantier naval de Guangzhou (GSI) sur l’île de Longxue. Ce site est habituellement le lieu où les prototypes de navires innovants de la marine chinoise sont conçus. Or, des images satellitaires montrent de nouvelles réalisations qui pourraient bien inquiéter Taïwan.
Sur les clichés, on peut voir de très grands navires de transport de véhicules, capables d’effectuer des débarquements directement sur une côte. On peut en identifier cinq, voire sept, dont trois apparaissent clairement. Ces navires dédiés au débarquement ne sont pas des barges, mais des bateaux dotés d’un équipage complet, de deux postes de pilotage, et des radars. Ils disposent de grandes rampes dépliables, véritables passerelles pour faire débarquer directement des véhicules sur une zone meuble, comme une plage, par exemple. Placées à la proue, certaines rampes sont suffisamment longues pour pouvoir se raccorder à une route côtière. L’une des rampes est même estimée à 120 mètres, selon le site NavalNews. Autrement dit, avec ces rampes, un débarquement sur n’importe quel point d’une côte peut être envisagé.
Sur ces bateaux, on peut aussi identifier ce qui ressemble à des pilotispilotis répartis sur la longueur de la coque. L’un des navires en possède six. Une fois abaissés, ils pourraient permettre de prendre appui sur le fond marin et soulever le navire pour le stabiliser pour débarquer les véhicules. À l’arrière, la plateforme est ouverte. Une façon de proposer un accès facilité pour d’autres navires afin qu’ils puissent décharger d’autres véhicules ou du fret, par exemple. Au final, une fois ancré au sol, le navire se transformerait en une sorte de quai avancé sur la plage.
Les constructionsconstructions repérées semblent avoir été assemblées en un temps record. Peut-être en seulement six mois. Cela montre la vitessevitesse à laquelle la Chine est capable d’augmenter ses capacités navales. Dans tous les cas, les experts considèrent que ces navires n’ont rien de civils, en raison de leur gigantismegigantisme. Ils sont tout à fait capables de transporter de nombreux véhicules blindés. Les longues passerelles faciliteraient le débarquement sans risquer un enlisement des engins les plus lourds en accédant aux sols « durs » d’une plage.
Les navires amphibies sont visibles depuis l’imagerie satellite. Selon les versions en cours de développement, les pontons peuvent mesurer plus de 120 mètres de long. © AllSource Analysis
Facilitateurs d’invasion
Alors que du côté taïwanais rares sont les plages où un débarquement pourrait être entrepris, la défense de celles-ci est importante. Mais, avec ces passerelles, les forces chinoises pourraient mener leur invasion à partir de n’importe quel port de pêchepêche. Ces nouveaux navires viennent donc changer totalement la donne.
Ce type de navire de débarquement montre-t-il que la Chine va réaliser son ambition d’envahir Taïwan en 2027, comme l’a laissé entendre Xi Jinping ? Il s’agit d’un signal fort de cette intention et c’est aussi certainement un message à destination des Américains et de leurs alliés, sinon la Chine aurait pris soin de dissimuler ces bâtiments. En supposant une action militaire à cette échéance, le pays n’a que deux ans pour tester et s’entraîner au débarquement avec ces nouveaux navires. Un entraînement qui vient forcément se combiner à ceux concernant la maîtrise du ciel et de la mer. Ces deux paramètres sont essentiels avant même d’entreprendre un débarquement terrestre, étant donné la vulnérabilité de ces navires.
Ce n’est donc peut-être pas pour 2027, mais d’ici là en attendant l’augmentation des capacités de débarquement et d’invasion, la Chine pourrait bien entreprendre des actions militarisées progressivement contre l’île. Face à ces nouvelles menaces, Taïwan va devoir redoubler d’efforts pour sécuriser les côtes de son île principale.