Dans les années 1980 déjà, des chercheurs de la RD d’EDF exploraient les considérables potentialités de l’intelligence artificielle et parvenaient même à développer leur propre système expert. Il permettait alors des diagnostics de pertes de sources électriques, de défauts de pompes primaires ou encore la surveillance vibratoire des groupes turbo-alternateurs. Le pari pris il y a 40 ans porte ses fruits de nos jours pour tous les métiers du Groupe.

Une centaine d’ingénieurs spécialisés en IA

Aujourd’hui, la RD d’EDF compte désormais plus de 1 800 ingénieurs, dont une centaine spécialisés en IA. Leurs travaux portent sur les modèles génératifs, la simulation, les jumeaux numériques ou encore l’IA embarquée. L’enjeu est clair : mettre l’IA au service de tous les métiers, de la production d’électricité aux énergies renouvelables, en passant par la distribution, la maintenance industrielle ou la relation client.

Dans les années à venir, elle sera de plus en plus intégrée aux processus critiques de production et de maintenance. L’idée est aussi de préparer l’avenir avec l’arrivée des ordinateurs quantiques, qui pourraient apporter une solution aux problématiques de smart charging pour pouvoir recharger des millions de véhicules en même temps ! En attendant, l’IA est donc déjà à l’œuvre dans le quotidien du Groupe : elle contribue à la modélisation de phénomènes physiques complexes et accompagne le développement des jumeaux numériques. Par ailleurs, des assistants intelligents, comme AMY, facilitent le support IT interne, et l’IA générative, quant à elle, sert notamment à accélérer la recherche documentaire.

L’intelligence artificielle renforce la sécurité de la transition énergétique. © Massimo Cavallo, Adobe Stock

IA et relation client : vers l’habitat connecté

L’intelligence artificielle sert aussi à mieux accompagner les particuliers dans la maîtrise de leur consommation, dans un contexte d’électrification croissante et de la complexification des enjeux énergétiques. D’autant que la plupart des équipements domestiques sont aujourd’hui connectables et pilotables à distance. L’objectif est à la fois de réduire la facture et d’accélérer la transition bas carbone.

Grâce aux compteurs Linky, la RD a mis au point des algorithmes capables d’analyser finement la courbe de charge d’un foyer et notamment de détecter les appareils électriques présents dans le foyer, si les clients ont donné leur consentement pour l’analyse de leur courbe de charge au pas 30 min. Ces outils sont déjà intégrés à l’application EDF Moi. 

L’IA et le nucléaire

L’IA est aussi beaucoup utilisée dans des domaines sensibles comme le nucléaire. Les installations industrielles sont d’abord numérisées sous forme de scans laser 3D et de photographies panoramiques. Une solution d’IA permet alors de convertir les données géométriques des réseaux de tuyauteries issues de scans 3D vers un modèle de calcul CAO 3D, pour en reconstruire tout le cheminement avec une assurance qualité très élevée, et ensuite les mettre dans des outils de simulation numérique. D’autres technologies reconnaissent automatiquement les étiquettes des matériels d’un bâtiment réacteur de centrale nucléaire à partir de photographies panoramiques, ce qui permet l’aide à la préparation des chantiers d’arrêts de tranche.

Une IA de confiance, sobre et éthique

Pour EDF, déployer l’IA ne peut se faire bien entendu sans garanties fortes. Les systèmes doivent être explicables et interprétables afin de répondre aux exigences réglementaires, notamment celles du nouvel IA Act européen, qui classe les systèmes selon leur niveau de risque. La RD d’EDF participe activement à l’élaboration des normes harmonisées qui encadreront leur usage.

La sobriété énergétique est un autre pilier de la stratégie : l’impact environnemental des modèles est mesuré et optimisé pour limiter la consommation liée à l’entraînement des algorithmes. Enfin, la gouvernance éthique de l’IA est renforcée pour sécuriser son déploiement dans des domaines aussi critiques que le nucléaire.

Article rédigé en partenariat avec EDF