Espace : Comment Max Space a contourné l’obstacle qui coûte des milliards à ses concurrents

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À la fin 2030, la Station spatiale internationale (ISS) sera désorbitée pour se désintégrer dans l’atmosphère au-dessus d’une zone inhabitée du Pacifique. Une volatilisation qui marquera la fin de 30 années d’opérations continues dans l’espace.

Pour la remplacer et pour réduire les coûts d’exploitation (3 milliards de dollars par an pour l’ISS), la Nasa compte sur des acteurs privés pour concevoir des nouveaux modules habitables. Et il y a du monde au portillon ! Au moins sept sociétés sont en train de concevoir des modules habitables.

Certains, comme le Beam de Bigelow Aerospace, ont déjà été rattachés à l’ISS. On trouve comme autre acteur Blue Origin, via sa filiale Orbital Reef Axiom Space, et Sierra Space. Les partenaires proposent des modules rigides compatibles avec l’ISS. Il y a aussi Gravitics qui mise sur de gros volumes, pouvant aller jusqu’à 700 m3. Il faut aussi compter sur Voyager Space, qui bénéficie du soutien de la Nasa pour le projet de station spatiale Starlab. Et enfin, voici le petit dernier : Max Space. La société américaine vient d’arriver avec un concept plutôt séduisant avec sa station spatiale Thunderbird.

Contrairement aux autres compétiteurs, les modules de Thunderbird sont légers, extensibles et modulaires. Mais surtout, ils ont l’avantage de pouvoir être mis en orbite avec un seul lancement de la fusée Falcon 9 – au lieu d’un lanceur lourd comme le Starship, ce qui est le cas pour les autres. Si la station ressemble à un gros ballon bien gonflé, ce n’est pas le cas. Max Space a adopté une structure interne semi-rigide qui se déploie mécaniquement pour former ce ballon habitable. Un procédé très différent des membranes gonflées sous pression que l’on trouve chez Bigelow Aerospace ou Sierra Space. Avec ce choix d’architecture, les modules de Max Space réduisent donc les incertitudes structurelles liées à la pression interne.

Le petit prototype Evolution de Max Space devrait être lancé dès 2027. © Max Space

Pas besoin d’un lanceur lourd

La capacité habitable d’un module est de 350 m3, ce qui représente un tiers de celle de l’ISS. Concrètement, le module est déjà préassemblé au sol avec une structure souple interne et une coque multicouche robuste. Une fois placé en orbite, des systèmes internes déploient les parois et compartiments. L’ensemble devient alors un espace pressurisé habitable.

Le design dit « morphologique » est modulaire et flexible. Il est conçu pour faciliter les futures extensions ou la réaffectation du volume intérieur, car certaines parois sont reconfigurables. C’est inédit chez les concurrents et cela permet d’adapter la disposition intérieure selon la mission : habitation, production, ou recherche. Le module est également conçu pour encaisser l’impact des microdébris qui pullulent désormais dans l’espace. Le bouclier est décrit par Max Space comme une couche de feuilles superposées, capables de dissiper efficacement l’énergie d’impact.

Pour le moment, le module existe sous la forme d’un prototype baptisé Evolution. Sa résistance face aux micrométéorites et la viabilité du système de survie autonome vont être testées. Comme le principal atout de ce module, c’est sa légèreté, la Nasa pourrait bien être séduite. En raison de cette faible masse et de sa modularité, il serait également bien adapté aux missions lunaires et martiennes.

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