Aux États-Unis, dans l’universunivers de la Tech, la journée d’hier a été marquée par la conférence annuelleannuelle I/O des développeurs de GoogleGoogle. C’est une avalancheavalanche d’innovations qui ont été dévoilées autour de l’IA.
L’annonce la plus importante présente une véritable rupture dans la façon de trouver des informations pertinentes sur le Web via le moteur de recherche de Google. Le géant d’Internet a expliqué qu’en plus du champ de recherche traditionnel par mots-clés, l’internaute pourra communiquer avec un assistant IA pour trouver des informations sur le Web. L’outil permettra d’obtenir une recherche plus naturelle, à l’écrit, à l’oral, ou encore de façon visuelle. Pour mieux affiner les résultats, cette recherche d’informations pourra être personnalisée en prenant en compte les attentes de l’utilisateur.
Demis Hassabis, le patron de DeepMind, a livré quelques exemples pour montrer de quoi sera capable cet assistant qui traitera les informations personnelles de l’utilisateur. Ainsi, l’IA embarquéeIA embarquée est conçue pour être proactive. Elle viendra suggérer des contenus adaptés aux activités d’un individu, par exemple, s’il est en période d’examens, d’entraînement sportif… Pour cela, l’IA devra bien entendu pouvoir analyser le contenu de l’historique de recherches, l’agenda de Google et les messages de GmailGmail, entre autres. Pour ce dernier, elle sera d’ailleurs capable de prérédiger des suggestions de réponse aux mails reçus. Et l’IA le fera même dans le stylestyle d’écriture de l’utilisateur. Une façon d’expliquer que les données personnelles seront exploitées pour affiner la pertinence des réponses.
Une méthode qui, comme toujours, risque de se heurter à la réglementation de la RGPD européenne. Pour rester dans les « clous » de l’acceptable, l’IA sera sous contrôle de son utilisateur selon Google. Il pourra accepter ou non que Google l’observe « par-dessus son épaule ».
Malgré des demandes de recherche d’informations simples, les réponses de Grok-3 Search et de Perplexity Pro dénichées sur le Web sont souvent erronées, selon une étude de la Columbia Journalism Review. Chaque carré représente une réponse. © CRJ
Peut-on vraiment laisser la recherche Web aux IA ?
Concrètement, ces services commencent déjà à débarquer massivement dans de nombreux pays (la France n’en fait pas encore partie). Ainsi, AI Mode permet de transformer radicalement le moteur de recherche classique en agent conversationnelagent conversationnel, à l’instar de ChatGPTChatGPT ou de Perplexity. Le module est intégré dans un nouvel onglet dans l’interface de recherche. Il permet de rédiger des requêtes complexes et longues, contrairement à la recherche par mots-clés. La conversation avec l’agent permet d’affiner les résultats en obtenant de surcroît les sources. C’est une déclinaisondéclinaison de Gemini 2.5 qui est exploitée. Elle transforme la question posée en plusieurs sous-questions distinctes pour mener autant de recherches sur le Web.
Comme pour les autres chatbots, un mode Deep Search permet également de réaliser une recherche plus approfondie. Une autre option appelée Search Live exploite la caméra du smartphone pour « montrer » l’environnement de l’utilisateur à l’IA. Elle est censée délivrer des réponses contextuelles par rapport à ce qui est montré. Enfin, des agents IAagents IA spécialisés peuvent être dédiés à des tâches précises, comme trouver des billets de concert, par exemple.
Des IA peu fiables
Ce bouleversement de l’outil classique de recherche laisse perplexe Futura. Comme nous le relatons régulièrement, les IA sont connues pour se tromper souvent. Elles hallucinent, elles inventent des faits, des citations et sont même de bonnes candidates à la désinformation. Une étude récente menée par la ColumbiaColumbia Journalism Review prouvait d’ailleurs que ChatGPT Search renvoyait vers de mauvaises sources dans près de 40 % des cas. L’IA de Google Gemini a aussi pour mauvaise habitude d’afficher des résumés des recherche sans les sourcer.
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Comme toujours, les IA sont conçues avant tout pour « faire plaisir » et délivrer la meilleure réponse probable, même si elle est bancale. Mais l’IA le fait avec tellement de force de conviction qu’on y croit, alors qu’un moteur de recherche traditionnel fonctionne comme un intermédiaire et redirige directement vers des sources. Google propose donc à l’utilisateur de ne plus faire sa propre synthèse avec ce qu’il trouve, mais de faire totalement confiance à l’IA.
Certes, si ces intelligences artificielles évoluent beaucoup et de façon positive, leur fonctionnement profond reste toujours opaque il est difficile de leur faire confiance. Et puis, si les scientifiques ne comptent pas sur les chatbots pour leurs travaux, autrement que pour s’organiser, c’est qu’il y a une raison…