Il sourit à la caméra, mais ce n’est plus lui : l’étrange phénomène des patrons clonés se répand

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Après les robots patrons, les employés remplacés par des IAIA, voici les clonesclones de P.-D.G. Des sociétés spécialisées dans les IA, comme Personal AI, Delphi ou encore Tavus proposent aux dirigeants de les cloner sous la forme de chatbots pour les remplacer dans certaines tâches. Les IA sont entraînées avec les écrits, les discours et les interviews de ces cadres pour pouvoir répondre aux questions avec la même autorité. Ils les remplacent même lors des réunions.

Les chatbots peuvent prendre plusieurs formes. Il peut s’agir d’un simple agent textuel, d’un agent vocal ou bien d’un clone vidéo. Ce n’est pas une blague et ce genre d’avatar est notamment utilisé au quotidien par le cofondateur de LinkedIn, Reid Hoffman, par exemple. Sur les usages, certains patrons les exploitent en interne quand d’autres les rendent publics.

Ces doubles numériques interviennent alors durant des réunions et des visioconférencesvisioconférences avec des investisseurs, par exemple, ou bien pour discuter de la culture de l’entreprise avec de nouveaux employés. Comme l’a relevé le média Axios, pour l’essentiel des expérimentations visant à remplacer l’humain par une machine dans les entreprises, force est de constater que cela n’est pas encore au point. Futura avait déjà évoqué le fiasco de l’entreprise suédoise Klarna qui a réduit de 40 % ses effectifs pour les remplacer par de l’IA. Et avec ces clones, les travers que peuvent rencontrer toutes les IA du moment restent problématiques lorsqu’on leur laisse une place importante. Comme toutes les IA, ces répliques numériques de patron ont tendance à halluciner.

Des patrons virtuels qui hallucinent. © SB, IA LeChat

Des patrons virtuels délirants

Les chatbots en question débitent régulièrement des propos et discours délirants, mais avec toute l’autorité apparente du patron de l’entreprise. Autant dire que c’est problématique. Globalement le constat est sans appel : une fois passé l’effet « waouh », toutes les tentatives de déploiement des IA dans l’entreprise démontrent qu’elles restent systématiquement coincées dans la même zone grise – celle qui fait que l’on ne peut pas leur faire confiance, puisqu’elles sont capables d’énoncer avec aplomb et autorité n’importe quoi.

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Est-ce que ces énormes failles vont faire changer d’avis les dirigeants sur les IA. Pas sûr… Lors d’études, menées par le MIT et Harvard, ils étaient près de la moitié à miser sur ces IA pour assurer, de façon totalement automatisée, la gouvernance des entreprises. Et ils font fi de l’opinion collective : du côté du public, ces tentatives d’automatisation des tâches par l’intelligence artificielle en entreprise restent très impopulaires. L’idée d’un clone de dirigeant creuse le fossé entre les privilèges du patron et la précarité des travailleurs. Le chatbot décharge le dirigeant de certaines tâches qu’il considère moins importantes sans que ce dernier renonce pour autant à ses avantages. La technologie vient alors renforcer le côté parfois méprisant du patron. Du côté des salariés, l’IA alimente la crainte de perdre son emploi. Au final tout le monde est perdant, même les IA.

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