La Chine accélère de façon toujours spectaculaire ses innovations en matièrematière d’engins militaires improbables. Outre les avions de combat prétendus de sixième génération J-36 et J-50, des drones sous-marins et navires, ou encore des barges de débarquement inédites et spécialement conçues pour une invasion de Taïwan, voici maintenant l’avion-cargo porteporte-drones Jiutian SS-UAV.
L’engin est un grand drone à ailes hautes de 25 mètres d’envergure. Il est doté d’un empennageempennage en H et mesure 16 mètres de long. Son moteur est un turboréacteurturboréacteur placé à l’arrière sur le dessus afin de réduire la signature thermique. Le drone peut embarquer jusqu’à six tonnes de charge utile. Cette charge peut aussi bien être constituée d’essaims de 100 à 200 drones, de munitions, ou une combinaison des deux. Cette capacité de déploiement de dizaines de drones sur une zone de combat est pour le moment unique. Les essaims de drones, conditionnés dans une sorte de ruche, peuvent être largués en grappes ou d’un seul coup, pour des missions suicides par saturation des défenses ennemies. Équipés différemment, ils peuvent également assurer de la connaissance, de la guerre électronique ou étendre un réseau de communication.
Autre caractéristique, ce vaisseau-mère peut s’approcher de la zone ennemie à une altitude culminant à 15 000 mètres. Cela lui permet d’échapper à la plupart des systèmes de défense aérienne de moyenne portée, car il n’a pas spécialement de capacités furtives. Il est endurant, puisqu’il dispose d’un rayon d’action de 7 500 kilomètres et sa vitessevitesse de pointe est de 700 km/h.
En cas de mission offensive, ce vaisseau-mère capable de larguer des essaims de drones ferait partie d’une combinaison d’appareils comprenant des avions de chasse, tel le J-20, avec par exemple, une pluie de missiles balistiques pour assurer une forte pression sur la zone attaquée. © Li Zexin
Un drone de combat polyvalent
Ce n’est pas seulement un porte-aéronefsaéronefs aérien, puisqu’il peut s’apparenter également à un drone MALE, tel le MQ9-Reaper américain. Il est alors capable de réaliser des missions de reconnaissance, surveillance et renseignement (ISR), mais aussi de réaliser des frappes avec des bombes guidées ou des missilesmissiles. Sous ses ailes, l’engin est d’ailleurs équipé de huit podspods pour emporter des missiles airair-air défensifs, air-mer pour l’attaque de navires ou bien des bombes guidées à longue portée, par exemple. Ces pods peuvent aussi porter des systèmes de guerre électroniques.
Attaque de drones par saturation
En tant que vaisseau-mère, le Jiutian SS-UAV sert également de nœudnœud de contrôle pour coordonner les essaims de drones autonomes. Pour y parvenir, une IAIA serait embarquée. Pour adoucir ses capacités martiales, le drone peut aussi bien être utilisé pour des applicationsapplications civiles, comme les patrouilles aux frontières, les opérations de sauvetage et les missions liées aux catastrophes naturellescatastrophes naturelles.
Pour le moment, seules des images de synthèse le montrent en action. Mais l’appareil développé par l’Aviation Industry Corporation of China (Avic), en collaboration avec d’autres grosses entreprises chinoises, existe vraiment. Il en serait d’ailleurs déjà à son quatrième prototype. Il a même déjà été dévoilé en Chine lors du salon aéronautique de Zhuhai, en novembre dernier. La Chine annonce qu’il va mener le premier vol de sa campagne d’essais dès juin prochain.
Ce vaisseau-mère n’est pas une invention inédite, même s’il devrait être le premier à prendre l’air. La Darpa américaine planche depuis longtemps sur un programme baptisé Gremlins. Il s’agit, là aussi, de larguer un drone depuis un avion-cargo. En revanche, il s’agit pour le moment d’un C-130 doté d’un équipage. Dans leur projet, les Américains poussent le concept un peu plus loin, puisque l’avion doit être capable de récupérer les drones et les ravitailler en vol. Pas certain que cette stratégie soit aujourd’hui à la page, puisque les drones sont désormais considérés comme des engins à usage unique, même lorsqu’ils ne sont pas des munitions rôdeuses.