L’ambassadeur américain en France, Charles Rivkin, a été convoqué au ministère des affaires étrangères à la suite des révélations du Monde sur les pratiques d’espionnage de la NSA, l’Agence nationale de sécurité américaine. Le geste n’est pas anodin. Il est même exceptionnel entre deux pays alliés.
Bien sûr, le représentant de Barack Obama à Paris a ses entrées au Quai d’Orsay. Il rencontre régulièrement le ministre et ses collaborateurs pour s’informer sur les positions françaises et présenter les idées de son pays. Ces rendez-vous sont généralement entourés de la plus grande discrétion.
Il n’en va pas de même d’une «convocation» qui est pour le moins une manifestation de mécontentement de la part de celui qui convoque. Le ministre des affaires étrangères a donné une certaine publicité à cette démarche afin de montrer que les autorités françaises ne restaient passives face à des pratiques que Laurent Fabius a qualifiées «de totalement inacceptables».
Il n’a pas reçu lui-même Charles Rivkin parce qu’il était retenu par une réunion des ministres des affaires étrangères européens à Luxembourg. Il a chargé son directeur de cabinet de recevoir le diplomate américain. Mais il s’est promis de soulever la question avec John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, de passage à Paris pour parler de la Syrie.
«Il faut aller plus loin»
Selon le Monde qui s’appuie sur les documents révélés par Edward Snowden, 70,3 millions de communications ont été enregistrées par la NSA entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier de cette année. Elles concernent aussi bien des activités antiterroristes -le prétexte le plus souvent évoqué par les autorités américaines pour justifier la surveillance- que des hommes politiques, des fonctionnaires ou des hommes d’affaires.
Les «grandes oreilles» américaines se seraient particulièrement intéressées pendant cette période à deux entreprises, Wanadoo, une ancienne filiale de France Télécom (…) Lire la suite sur Slate.fr