Cette infrastructure, dont la mise en service est prévu début 2026, reposera sur un supercalculateur de type Nvidia DGX SuperPOD équipé de plus de 1 016 GPU « Blackwell Ultra », qui aura une puissance de 9 000 petaflops, ce qui signifie qu’il pourra effectuer plus de neuf quintillions d’opérations mathématiques par seconde. Ce sera la plus puissante « IA Factory » jamais mise en place par un laboratoire pharmaceutique.
Révolutionner la découverte de nouveaux médicaments
Cette puissance de calcul hors normes va permettre de réduire considérablement le temps nécessaire à la découverte de nouvelles molécules en entraînant des modèles d’intelligence artificielle de grande taille sur des décennies de données biomédicales internes et publiques qui renseignent sur un vaste panel de pathologies.
Plutôt que de reposer uniquement sur des expérimentations longues et coûteuses en laboratoire, ces modèles pourront simuler des millions d’expériences « in silico », ce qui permettra de générer et d’évaluer virtuellement un grand nombre de molécules candidates – anticorps, nanocorps, petites molécules – avec une précision et une vitesse largement supérieures aux approches de screening traditionnelles.
Le supercalculateur servira aussi à analyser des génomes complets, à modéliser les mécanismes à l’origine de certaines maladies et à explorer un nombre massif de combinaisons biochimiques pour approfondir la compréhension de la biologie humaine. Cela permettra de relier plus finement les variations génétiques, les phénotypes et les réponses aux traitements pour identifier des cibles thérapeutiques inédites.
Il sera également utilisé pour comprendre la progression des maladies grâce à l’analyse avancée de l’imagerie médicale et pour mettre au point des biomarqueurs personnalisés en fonction de chaque patient.
L’IA permet de créer des médicaments plus rapidement. © Radio Canada
Un écosystème de recherche augmenté par l’IA
En complément, la plateforme collaborative TuneLab permettra de partager la puissance de calcul et les modèles d’IA avec d’autres acteurs, sans que ceux-ci exposent leurs propres données sensibles. Ce système mutualisera les travaux de recherche et les résultats obtenus pour stimuler l’innovation, sans requérir des investissements colossaux en infrastructures.
Forte de toutes ces capacités, cette usine d’IA XXL devrait être en mesure d’accélérer les phases de développement et de test des molécules, mais aussi la mise à l’échelle industrielle, la production et la distribution des médicaments, optimisant ainsi l’ensemble des processus qui vont du laboratoire jusqu’au patient.
Ce projet incarne une nouvelle ère pour la recherche pharmaceutique mondiale où l’intelligence artificielle devient un « collaborateur scientifique » à part entière.