Chercher non pas le garçon, ça il y en a même trop, mais le Camerounais, le Tunisien, le Chinois, le Brésilien…
Le milieu du hacking, ou du moins sa face visible, reste désespérément peuplé d’Occidentaux blancs originaires d’Amérique du Nord et Europe.
Ce constat était flagrant lors du dernier récent grand festival, Observe, Hack, Make, qui s’est tenu aux Pays-Bas début août. Comme les JO d’hiver et d’été, il a lieu tous les quatre ans en alternance avec le Chaos Communication Camp. Mais on peut reprocher beaucoup de choses aux JO, au moins chaque pays est représenté.
Balayons vite un soupçon de racisme: la communauté du hacking est ouverte (un peu moins aux femmes…). «Je n’ai jamais ressenti de rejet racial, même s’il y a essentiellement des gens blancs, ils sont très accueillants et compréhensifs», explique le Libanais Nadim Kobeissi, une figure de la cryptographie[1] qui vit au Canada. «Je ne pense pas que les gens soient focalisés sur les origines ici, ça n’a pas d’importance, ils ne font pas la différence, en général, c’est la dernière chose à laquelle nous faisons attention.»
Effectivement, la question raciale a été réglée par l’éthique hacker, un ensemble de règles tacites élaborées dans les années 1960-70, et synthétisées par le journaliste américain Steven Levy dans son ouvrage culte Hackers: Heroes of the Computer Revolution (enfin traduit en français):
«Les hackers devraient être jugés selon leurs oeuvres, et non selon des critères qu’ils jugent factices comme la position, l’âge, la nationalité ou les diplômes.»
Résumé ainsi, cela parait évident, mais aux Etats-Unis voilà quarante ans, ça l’était moins (ou pas). Cette plongée dans l’histoire du hacking moderne est nécessaire pour comprendre ce tropisme occidental.
Le coût d’entrée
Le mouvement est né à la fin des années 1950, au fameux MIT de Boston: des mordus de petits trains, rassemblés dans un club, vont s’emparer des (…) Lire la suite sur Slate.fr