Ces dernières années, de nombreuses communes ont cherché à faire des économies en réduisant ou en éteignant l’éclairage public. Si ce dernier est essentiel à la sécurité et à la qualité de vie, tant en ville qu’en milieu rural, il soulève de multiples enjeux : environnementaux, économiques, énergétiques, sanitaires et de sécurité. Face à ces défis, une approche globale et équilibrée s’impose, en prenant en compte tous ces facteurs. Ça tombe bien puisqu’un projet fascinant vient justement redéfinir ce paysage.
Pas le temps de lire ? Découvrez cette actu au format audio dans notre podcast Vitamine Tech, animé par Adèle Ndjaki. © Futura
Deux chercheurs en biologiechercheurs en biologie ont réussi, grâce à des manipulations génétiquesgénétiques, à développer des plantes capables de produire de la lumière tout au long de leur cycle de vie. Woodlight, une start-up strasbourgeoise a repris cette innovation pour proposer un éclairage plus doux et plus eco-friendly. Ces plantes bioluminescentes, qui diffusent une lumièrelumière suffisante pour éclairer une rue la nuit, présenteraient de nombreux avantages. Elles n’interféreraient pas avec la faunefaune locale, consommerait très peu ou pas du tout d’énergieénergie, et auraient un effet dépolluant sur l’airair. Ce qui en fait une source lumineuse durable, et 100% recyclable. Les premiers prototypes font environ 10 cm et rempliraient parfaitement leur rôle. Vous vous en doutez, il est impossible de les éteindre.
Des végétaux luminescents, une idée pas totalement nouvelle !
Ce concept prend racine dans un phénomène naturel : la bioluminescent, découvert à l’Antiquité. On parle ainsi d’organisme vivants tels que des insectesinsectes, des animaux marins ou encore des champignonschampignons qui produisent et émettent naturellement de la lumière. Sous notre air, des chercheurs et designers ont commencé à envisager l’utilisation de la bioluminescencebioluminescence comme alternative durable aux éclairages artificiels. Cette idée combine l’éclairage naturel des êtres vivants avec les technologies modernes, pour un éclairage plus respectueux de l’environnement dans nos villes. Un des projets emblématiques dans ce domaine est celui mené par la start-up francilienne Glowee, créée en 2014 , qui utilise des bactéries marines pour illuminer les réseaux urbains. Plusieurs communes françaises comme celle de Rambouillet en région parisienne ont pu tester le concept. Cependant nous ne sommes pas encore éclairés de cette façon.
© Des plantes bioluminescentes.
Aujourd’hui, la bioluminescence dans l’éclairage urbain reste encore expérimentale, mais il y a du progresse ! Les chercheurs travaillent toujours sur des matériaux inspirés de ce phénomène ou même sur des technologies qui l’imitent comme des peintures ou des panneaux solaires bioluminescents. L’idée est de concevoir des solutions d’éclairage non seulement plus écologiques, mais aussi capables de réduire la consommation d’énergie dans nos villes. Certaines municipalités expérimentent déjà des pavés bioluminescents ou des systèmes d’éclairage public autonomes utilisant des matériaux fluorescents pour limiter l’utilisation d’électricité. Bien que la bioluminescence ne soit pas encore couramment utilisée dans l’éclairage public, elle représente une avenue fascinante pour réinventer l’éclairage urbain de demain.
Des effets économiques importants ?
L’éclairage urbain représente au total 19 % de la consommation électrique mondiale, ce qui correspond à plus de 5 % des émissionsémissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre. En France, à l’échelle nationale, il génère un coût annuel de deux milliards d’euros et constitue 37 % de la facture d’électricité des collectivités territoriales. L’éclairage bioluminescent pourrait permettre de réduire à la fois les coûts économiques et énergétiques. En effet, ce type d’éclairage n’a presque pas besoin d’électricité ou très peu, ce qui permettrait aux communes de diminuer leur facture d’électricité liée à l’éclairage public.
© Art AI Gallery, Adobe Stock
Cependant, cette transition vers la bioluminescence nécessite des investissements initiaux importants. Les villes devront certainement financer la recherche, l’installation et l’adaptation des infrastructures. Cela pourrait entraîner une hausse temporaire des impôts locaux ou des emprunts pour couvrir ces coûts de départ. Heureusement, sur le long terme, l’éclairage bioluminescent pourrait également permettre de réduire les coûts de maintenance. Moins d’entretien, moins de réparations nécessaires, ce qui signifie moins de dépenses pour les collectivités. En somme, une fois l’investissement réalisé, les coûts de gestion pourraient devenir bien plus faibles qu’avec les systèmes d’éclairage traditionnels.
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Enfin, il y a aussi des bénéfices indirects. En réduisant la pollution lumineusepollution lumineuse et en améliorant la qualité de l’air, l’éclairage bioluminescent pourrait avoir des effets positifs sur la santé publique, notamment en réduisant les maladies liées à la pollution. Evidemment, l’équipe Woodlight le dit elle-même, la puissance lumineuse d’une plante bioluminescente n’égalera pas celle d’un lampadaire, la lumière émise par ces organismes est très tamisée, ce qui la rend inadaptée pour éclairer certains lieux. Mais la startup explique vouloir utiliser d’ici fin 2025 ce type de végétaux comme sources d’éclairage complémentaires pour le balisage dans les parcs ou encore sur le long des pistes cyclables.