par Gwénaëlle Barzic et Leila Abboud
PARIS (Reuters) – Vivendi a publié jeudi des résultats financiers en baisse pour son deuxième trimestre, pénalisés ses filiales télécoms SFR et GVT dont les prévisions pour 2013 ont été révisées à la baisse.
En pleine reconfiguration, le conglomérat publiait pour la première fois des comptes amputés des contributions des jeux vidéo d’Activision Blizzard et de l’opérateur Maroc Telecom qui sont en cours de cession.
Le groupe n’a pas encore décidé ce qu’il ferait des quelque 10,4 milliards d’euros qu’il devrait empocher à l’issue des deux opérations dont le bouclage est attendu d’ici fin septembre pour les jeux vidéo et d’ici la fin de l’année pour Maroc Telecom.
“Le conseil de surveillance va étudier la question”, a déclaré le directeur financier Philippe Capron, lors d’une conférence téléphonique.
“Il ne fait aucun doute que ces cessions nous donnent une grande marge de manoeuvre pour faire n’importe quel type de restructuration qui serait envisagée par le conseil, de même que pour organiser des retours en numéraire”, a-t-il ajouté.
Après plusieurs mois d’attente, le groupe présent dans les télécoms et les divertissements a donné un coup d’accélérateur à sa recomposition destinée à redresser son cours de Bourse et réduire son endettement, avec une salve d’annonces fin juillet.
Outre le lancement de négociations exclusives avec Etisalat pour la vente de ses 53% dans Maroc Telecom, Vivendi a également cédé l’essentiel de sa participation dans Activision.
Il a par ailleurs annoncé des discussions avec Bouygues Telecom en vue d’un partage de réseaux avec sa filiale SFR, malmenée par l’arrivée de Free (Iliad) sur le marché du mobile en janvier 2012.
Interrogé sur le scénario précédemment évoqué d’une introduction en Bourse de SFR, Philippe Capron a indiqué que le groupe n’était pas encore en mesure de fournir des informations à ce sujet.
LE TITRE RÉSISTE
Le deuxième opérateur mobile en France a vu son résultat opérationnel ajusté avant amortissement (Ebitda) reculer de 16,3% au deuxième trimestre à 768 millions d’euros, et sa prévision d’Ebitda pour 2013 a été revue à la baisse à 2,8 milliards d’euros contre 2,9 milliards précédemment.
Cet ajustement s’explique toutefois par la validation surprise par la Cour de justice européenne d’une taxe sur les opérateurs télécoms français, selon le groupe qui a souligné que SFR était en avance sur son plan d’économies.
Vivendi a également révisé à la baisse ses prévisions 2013 pour le groupe de télévision payante Canal+ ainsi que pour l’opérateur fixe brésilien GVT.
Ce dernier, qui est considéré comme le moteur de croissance de Vivendi, table désormais sur une progression de 15% de son chiffre d’affaires cette année contre 20% précédemment, du fait notamment d’un environnement concurrentiel accru.
“On traverse une conjoncture difficile sur la plupart de nos métiers”, a déclaré Philippe Capron, ajoutant que le groupe se “trouvait au milieu du gué”, plusieurs acquisitions réalisées par ses filiales n’ayant pas encore porté leurs fruits.
À la Bourse de Paris, l’action Vivendi résiste plutôt bien en affichant un gain de 2,21% à 15,69 euros à 10h53, alors que l’indice CAC 40 gagne 0,32% dans le même temps, les résultats présentés par le groupe étant légèrement supérieurs aux attentes du marché.
“Les prévisions annuelles ont été révisées pour la plupart des divisions mais cela avait été déjà largement pris en compte par le marché”, soulignent par ailleurs les analystes d’UBS dans une note.
Alors que des spéculations circulent sur un possible changement à la présidence du directoire, occupée depuis plus d’un an par Jean-François Dubos, l’ancien secrétaire général du groupe, Vivendi a simplement réaffirmé que la composition de sa direction était appelée à changer, sans fournir de calendrier.
Avec Blaise Robinson, édité par Dominique Rodriguez