Les robots dans le sport : l’ultime dépassement de soi ?

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« Plus vite, plus haut, plus fort » ou « Citius, Altius, Fortius », en latin . Cette célèbre devise olympique, adoptée en 1894, incarne la quête constante du dépassement de soi chez les athlètes. Discipline et persévérance sont les piliers de cette philosophie sportive. Cependant, que se passerait-il si des robots humanoïdes entraient dans l’arènearène des compétitions ? Leur puissance physiquephysique et leur capacité de calcul dépassant largement celles des humains, les notions de vitessevitesse, de hauteur et de force pourraient être réévaluées sous un prisme technologique. Dans ce contexte, la devise “Citius, Altius, Fortius” pourrait prendre un nouveau sens, où la vitesse, la hauteur et la force seraient mesurées par des critères technologiques, et non plus uniquement biologiques.

Pas le temps de lire ? Découvrez cette actu au format audio dans notre podcast Vitamine Tech, animé par Adèle Ndjaki. © Futura

Bien que nous ne soyons pas encore à ce stade, le 19 avril 2025 à Pékin, lors du semi-marathon E-Town Humanoid Robot, des robots ont couru aux côtés d’athlètes humains. Cela vient marquer l’apparition de nouvelles formes de compétition qui mélangent Homme et machine. Les progrès réalisés dans ce domaine sont impressionnants. Grâce à des avancées en mobilité, force, endurance et précision, des robots comme Atlas et Cheetah, développés par Boston Dynamics, exécutent aujourd’hui des mouvements complexes, tels tels que des sauts ou des courses rapides.

Un robot humanoïde accroupi © 1X Technologies

L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle crucial, permet aussi à ces machines d’adapter leurs stratégies et de gérer une sorte de « fatigue ». Parmi les exemples récents, le robot bipède Cassie a battu un record du monde fin 2022, parcourant 100 mètres en un peu moins de 25 secondes. Même si cette performance reste loin des des performances d’Usain Bolt, elle illustre la capacité de l’IA à apprendre de ses erreurs et à optimiser sa course. Autre illustration : CUE6, robot basketteur développé par Toyota, détient le record du tir le plus long jamais réussi par un robot, à plus de 24 mètres. Contrairement aux premières versions, qui suivaient des programmes fixes, CUE6 utilise le machine learning. Il s’améliore ainsi en testant des milliers de tirs virtuels. Il prend en compte l’angle, la distance, et même la lumièrelumière ambiante.

L’humanité en constante compétition avec les machines ?

La célèbre devise des Jeux Olympiques, « Plus vite, plus haut, plus fort », adoptée en 1894, a évolué. En 2021, un mot clé fondamental est venu l’enrichir : la solidarité. Dorénavant, à l’approche des prochains JO, on entendra cette nouvelle formule officielle : « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble ». Ce simple ajout souligne des valeurs essentielles du sport telles que le respect et l’esprit d’équipe, ce qui rappel que la compétition ne se résume pas à une succession d’exploits individuels. Cette dimension collective est cruciale, notamment face à l’émergenceémergence des robots humanoïdesrobots humanoïdes dans le monde sportif. Si leurs performances techniques impressionnent, leur intégration dans les compétitions humaines reste vivement débattue.

Gants de boxe © Julia Larson, Pexels

Mais le sport, c’est bien plus que des exploits physiques. Ça incarne des émotions, de l’imprévu, de la résiliencerésilience et surtout de la solidarité. Autant d’éléments profondément humains, que les machines, dépourvues de stressstress, de doute ou d’adrénalineadrénaline, ne peuvent reproduire. Elles ne disposent pas non plus de la faculté d’adaptation instantanée face aux aléas de la compétition, ce qui forge l’identité même des sportifs de haut niveau. Dès lors, une question majeure se pose : doit-on permettre aux robots de participer aux compétitions sportives humaines ? Si le sport repose sur des principes d’égalité et de mérite, comment concilier ces idéaux avec la présence de machines infatigables, programmées pour optimiser leurs performances ?

Une question de progrès technologiques

Pour préserver ces valeurs, certains experts préconisent la création de ligues séparées, à l’image de la RoboCup, compétition internationale où des robots s’affrontent au football. Ce cloisonnement garantirait l’intégrité des compétitions humaines tout en favorisant l’innovation technologique dans un cadre adapté. Car pour l’instant, la confrontation directe entre humains et robots dans le sport reste limitée. À l’heure actuelle, il est plutôt question de progrès technologiques que de compétition entre machine et humains. 

Deux robots Star1 ont fait la course dans le désert de Gobi, l’un équipé de chaussures, l’autre non. © Robot Era

Lors du semi-marathon E-Town Humanoid Robot à Pékin, une première historique, 21 robots humanoïdes ont couru sur une piste distincte des athlètes humains. Sur ces 21 machines, seuls 4 ont franchi la ligne d’arrivée dans le temps imparti de 4 heures. Le plus performant, « Tiangong Ultra », spécialement conçu pour la course, a terminé en 2h40, soit plus du double du temps du vainqueur humain. Cette performance s’est accompagnée de difficultés : chutes, changements de batterie à répétition… D’autres robots ont connu des incidents, certains s’effondrant dès le départ.

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Ces échecs soulignent les défis techniques encore à relever. Les robots peinent à reproduire la souplesse et l’adaptabilité des muscles humains. Leur endurance est limitée par la capacité de leurs moteurs et batteries, tandis que maintenir équilibre et stabilité lors d’efforts complexes comme la course reste un obstacle majeur. Malgré tout, les organisateurs se montrent optimistes. Cette compétition est une première étape prometteuse vers le développement de robots sportifs plus performants.

 

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