L’Otan va se doter de ce canon laser anti-drones : un tournant discret mais majeur

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Suite aux intrusions répétées de drones en Europe, le 10 septembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoqué l’idée d’un murmur anti-drones pour protéger les pays de l’Union européenne. Un « mur » qui reposerait sur le renforcement des capacités de détection avec des capteurscapteurs terrestres ou bien des satellites.

Mais qui dit « mur » évoque l’impossibilité pour un drone d’aller au-delà de celui-ci. Alors, comment les neutraliser, surtout s’ils sont nombreux ? Comme pour n’importe quelle menace aérienne, par des armements dédiés, plus ou moins onéreux. Le problème, c’est qu’aucun système de défense actuel ne peut stopper totalement une nuée de drones qui mènerait une attaque par saturation.

Les Ukrainiens connaissent bien ce problème. Même s’ils parviennent à intercepter l’essentiel des drones avec leurs moyens limités, certains passent toujours au travers des mailles du filet. Ces derniers peuvent achever leur funeste mission sans encombre. Et surtout, cette guerre a appris aux armées qu’elles n’étaient pas du tout équipées pour neutraliser ces nuées de drones venus de loin.

Économiquement, c’est également une catastrophe. Lorsqu’il s’agit d’abattre un drone à quelques milliers d’euros avec un missilemissile qui en coûte 500 000, c’est comme tuer une mouche avec une grenadegrenade. La situation est d’autant plus problématique que ces précieux missiles de défense ne sont pas disponibles en nombre illimité.

Pour augmenter l’efficacité et réduire les coûts, le canon à laser semble bien l’arme la plus adaptée.

Il n’a l’air de rien, mais il est méchant. Le canon laser australien Apollo pourrait débarquer dans un des pays de l’Otan d’ici 18 mois. © EOS

La guerre à distance à coup de drones

Futura évoque régulièrement le développement de ce type d’arme. Israël l’a rendu opérationnel et débute l’intégration de ce qu’il nomme l’Iron Beam à son système de protection multicouche. D’autres pays, comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, poursuivent leurs expérimentations.

Mais l’Otan a déjà pris les devants en misant sur un canon laserlaser australien, baptisé Apollo, pour assurer cette défense au niveau de l’Europe. Ce système qui coûterait plusieurs dizaines de millions de dollars devrait être livré d’ici 18 mois à un des pays de l’Otan, dont le nom n’a pas été divulgué. Ce n’est donc pas pour tout de suite, ni pour tous les pays membres de l’Alliance atlantique.

Son constructeur Electric Optic Systems (EOSEOS) affirme qu’il pourrait coûter aussi cher qu’un char de combat principal (autour de 30 millions d’euros) si un client en commande une douzaine. C’est toujours moins qu’une batterie Patriot qui coûte 1,5 milliard de dollars à l’unité.

Ce laser haute puissance qui grille les drones, porteporte le nom du dieu grec associé à la lumièrelumière. Il a été conçu à Canberra. Il serait capable d’abattre jusqu’à 20 drones par minute avec une portée de 6 kilomètres, pour le ridicule coût unitaire d’un euro le tir. Sa puissance se situerait autour de 100 kWh, c’est-à-dire l’équivalent du système israélien. De fait, comme souvent pour ces systèmes, il est plus rapide et moins onéreux que les missiles ou les canons conventionnels.

Ces canons laser semblent présenter une solution idéale, mais ils souffrent toujours de défauts de jeunesse. La précision du tir peut être affectée par l’humidité, la pluie, le brouillardbrouillard ou la poussière, et leur portée reste toujours limitée. C’est bien sur ces problématiques que planchent les industriels et entreprises du secteur et c’est aussi pour cette raison qu’ils n’équipent toujours pas les armées. EOS reste avare de détails sur ses capacités à passer outre ces contraintes.

Autre point, moins critique : si de tels engins sont adoptés, les amateurs de science-fiction vont être déçus. Ces canons laser sont beaucoup moins spectaculaires que dans les films de bataille dans l’espace. On ne voit pas forcément le rayon laser et surtout, il ne fait aucun bruit lorsqu’il dégaine.

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