Le Sommet pour l’action de l’IA a permis à la jeune entreprise française de se faire connaître au grand public. Lors de son intervention télévisée dimanche soir, le Président de la République a invité les Français à installer « Le Chat », l’applicationapplication de MistralMistral AI pour les smartphones. D’autres annonces ont mis Mistral et Arthur Mensch dans la lumièrelumière. Xavier NielXavier Niel a ainsi annoncé que les abonnés Free mobile auraient gratuitement accès à la version premium de « Le Chat ». D’autres partenariats ont été dévoilés, notamment entre Mistral et l’Agence France Presse, mais aussi avec le ministère de la Défense, qui aujourd’hui repense son armée avec l’intelligence artificielle de la start-up française.

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Arthur Mensch, un leader qui monte en puissance

Lorsque Arthur Mensch accède à la tribune du sommet mondial lundi soir, en compagnie de John Elkann – le patron de Stellantis -, il s’adresse aux grands dirigeants de la planète sans trembler. Pour l’occasion, ce jeune homme qui a fait ses classes chez GoogleGoogle dans la Silicon Valley avant de revenir fonder Mistral AI en France avec deux autres Français ex-Meta, a enfilé un costume et une cravate, bien loin du look arboré lors de ses années « geek » en Californie.

Il a bien fait de soigner son allure, car au Sommet de l’IA, tout le monde le regarde. Après l’annonce de DeepSeek, l’IA chinoise qui a surpris la planète entière avec l’annonce d’une IA qui serait nettement moins coûteuse et nettement moins énergivore que celle de l’Américain Open AI, l’attraction, c’est désormais cette IA française et son jeune CEO. Xavier Niel a le matin même assuré sa promotion devant les médias : « Mistral va tuer DeepSeekDeepSeek en deux mois… ».

Pour Arthur Mensch, cette prophétie du fondateur de Free n’est pas une obsession. Mais le jeune homme voit très grand et joue sur plusieurs tableaux. Il a certes, avec Le Chat, une IA grand public qui va rapidement toucher des millions d’utilisateurs sur smartphone. Mais son IA a, selon lui, bien d’autres perspectives, à commencer par un développement immédiat dans l’industrie, où les débouchés potentiels sont nombreux.

« D’une certaine manière, l’IA réinvente la façon dont nous interagissons avec les machines, et les automobilesautomobiles sont probablement l’une des machines les plus complexes avec lesquelles nous interagissons. »

Mistral AI, une start-up dans la course mondiale de l’IA. © photo for everything, Adobe Stock

L’IA au cœur de l’industrie automobile

Premier exemple de machine concernée par l’essor de l’IA, l’automobile et donc le groupe Stellantis. Arthur Mensch veut lui permettre de vendre demain des voitures qui seront pilotées à la voix par leurs conducteurs. « Nous pensons qu’à l’avenir, les conducteurs vont demander des informations et contrôler le véhicule grâce à l’intelligence artificielle, via des connexions au Web, mais aussi via des appareils embarqués, qui sont beaucoup plus efficaces et contrôlables par la voix. »

Pour John Elkann, l’intelligence artificielle de Mistral présente d’autres avantages. Le partenariat annoncé entre les deux entreprises ne porteporte pas que sur une aide à la conduite pour l’automobiliste. Elkann pense optimiser ses coûts de production avec l’IA : « Grâce aux technologies développées avec Mistral, nous sommes en mesure de simplifier la façon dont nous envisageons la formation des différentes pièces qui composent nos voitures. » Aux côtés d’Arthur Mensch, le patron de Stellantis se montre des plus optimistes sur les gains de productivité à venir. « Aujourd’hui, grâce à l’IA, nous pouvons faire en quelques secondes ce qui prenait auparavant des heures ou des jours. » Surtout, il imagine l’automobile de demain, la voiture autonome et connectée, non sans laisser entendre qu’avec Mistral AI, il pourra prendre de l’avance sur ses compétiteurs. Il rêve d’ailleurs tout haut que cela arrive beaucoup plus vite que prévu. « Les voitures autonomes semblaient être une chose complètement irréaliste, mais aujourd’hui, elles sont réelles et fonctionnent. »

Ce qui semblait irréaliste il y a encore peu de temps devient réalité : un partenariat entre un groupe européen doté de marques automobiles réputées (Peugeot, Citroen, Fiat…) et une petite start-up, qui d’ailleurs lui vole la vedette au sommet de l’IA. Face aux investisseurs et aux grands dirigeants du monde, Arthur Mensch prends plaisir à décliner sa vision du futur, autant qu’il raconte le chemin parcouru par sa petite entreprise. « Nous ne sommes pas beaucoup plus grands qu’avant. Nous avons commencé avec 15 personnes, maintenant nous sommes environ 170. »

Arthur Mensch et John Elkann au sommet pour l’action sur l’IA à Paris le 10 février 2025. © Laurent Lesage, Futura

De la science à l’industrie

Au départ, Mistral AI était une entreprise scientifique, mais elle s’est élargie. Sa vocation est désormais de s’implanterimplanter dans l’industrie. « Nous sommes une entreprise qui fournit aujourd’hui des solutions aux entreprises, qui crée des applications personnalisées, qui apporte de la productivité aux travailleurs et à une entreprise comme Stellantis. » 

“Révolutionner l’automobile, c’est un beau challenge pour Arthur Mensch”

Révolutionner l’automobile, c’est un beau challenge pour Arthur Mensch. Avec ce défi, le jeune homme entend montrer aux entreprises qu’elles ne pourront plus produire comme avant, que l’IA sera omniprésente demain dans les process de production, comme dans la vie quotidienne des citoyens. 

« Vous travaillerez avec l’intelligence artificielle sur vos smartphones, vous travaillerez avec eux sur votre ordinateur de bureau, mais je suppose que plus important encore, vous travaillerez avec eux sur n’importe quel appareil et n’importe quelle machine avec laquelle vous interagirez, et les automobiles vont jouer un rôle très important dans tout cela. »

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Arthur Mensch a aussi annoncé un investissement de trois milliards d’euros pour un futur centre de donnéescentre de données en France. Une nouvelle qui tombe à pic car Mistral AI, présent sur trois continents et qui a noué en 2024 un partenariat avec MicrosoftMicrosoft, notamment pour l’hébergement de ses données, donne enfin des gages sur son ancrage européen.