Oubliez l’assistance électrique : ce vélo utilisait un moteur d’avion pour avancer !

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Imaginez-vous filer à 80 km/h sur un vélo propulsé par un moteur faisant tourner une hélice placée à l’arrière. Imaginez maintenant, qu’il est impossible de régler la puissance et que le moteur ne dispose pas de coupe-circuitcoupe-circuit. Il n’a pas non plus de freins… à quoi bon ? Imaginez enfin une brusque sortie de route, suivie d’une chute dans un champ, au milieu des vachesvaches… Le résultat serait bien loin de la douloureuse chute de vélo avec cette hélice transformant l’engin en hachoir à viande, pour son pilote et les vaches.

Ce type de vélo, qui pourrait avoir sa place dans Mad Max, a pourtant existé aux États-Unis au début du siècle dernier et ce fut même une révolution à l’époque.

Plutôt que de transformer le vélo en motomoto avec une courroie entraînée par un petit moteur, l’idée était d’installer sur un vélo un kit facile à monter, doté de ce petit moteur à hélice. Conçus par la firme Aerothrust jusqu’au début des années 1920, ces moteurs quatre temps, monocylindres ou bicylindres, étaient refroidis par airair. Alors, pourquoi utiliser un petit moteur d’avion sur un vélo ? Vers 1910, la propulsion à hélice avait la cote, à une époque où l’aviation était en plein essor. Les aéroplanes expérimentaux étaient bien souvent conçus à partir d’éléments de bicyclettesbicyclettes. D’ailleurs, les frères WrightWright étaient des fabricants de vélos avant de se lancer dans l’aventure aérienne. On imaginait alors placer des moteurs à hélice sur à peu près tous les véhicules terrestres et maritimes. Aerothrust destinait essentiellement ses kits de moteurs à hélice aux canoës, aux barques et même aux traîneaux pour les propulser sur l’eau et la glace. Autrement dit, on avait donc inventé l’aéroglisseur.

L’assistance électrique sur un vélo oui, mais avec des puissants et bruyants moteurs électriques à hélice. © Tech Ingredients

L’insécurité routière sur le vélo

Le moteur d’Aerothrust a ensuite été décliné en version pour vélo. Vendu 50 dollars de l’époque, il pesait 22,6 kilos. C’est sans doute en raison de ce poids qu’il était dénué de carénagecarénage. On imagine que la poussée de ce système de propulsion était assez faible et que l’alourdir le rendait inutilisable. Et pour aller plus vite, il existait des moteurs plus imposants et des hélices plus longues. Mais finalement, les moteurs de la société ont surtout été utilisés pour propulser les navires, même si de très nombreux kits ont été commercialisés pour les vélos.

Si ce type de propulsion a disparu des vélos au fil des années 1920, certains bricoleurs et inventeurs l’ont fait renaître régulièrement. C’est notamment le cas de Tech Ingredients, une petite société qui détourne des technologies pour divers usages. Ses membres avaient installé de puissants, mais petits moteurs électriques carénés à l’arrière d’un vélo en guise d’assistance électrique.

Mais, aujourd’hui, avec les vélos à assistance électrique, performants et légers, pas sûr que l’on revoie un jour un vélo propulsé par une hélice… en dehors du cinéma. Si l’idée même d’Aerothrust d’équiper un vélo d’un moteur d’avion paraît incongrue, elle aura eu le mérite de démocratiser l’industrie des hydroglisseurs, du moins aux États-Unis.

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