Sur le stand de l’Armée de l’AirAir et de l’Espace au Salon du Bourget, le Rafale est toujours une attraction, mais l’un de ceux présentés cette année propose une véritable révolution et ça se voit ! L’avion de combat de Dassault est doté d’un dosdos « trapu ». Ces excroissances bombées placées en partie supérieure du fuselagefuselage sont en réalité des réservoirs de carburant additionnels. C’est ce que l’on appelle en langage militaire aéronautique des CFT, pour Conformal FuelFuel Tank, ou bien des « réservoirs conformes ».
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Cet équipement permet de cumuler plusieurs atouts. D’abord une augmentation considérable de l’autonomie et également le fait de libérer des points d’emport de charge utile sous les ailes afin d’ajouter des munitions. À la place d’imposants réservoirs sous les ailes, l’intégration de ceux-ci dans le fuselage réduit également considérablement la signature radar de l’appareil. Enfin, ces CFT permettent d’améliorer la maniabilité dans certaines configurations de vol.
Ce type d’initiative n’est pas nouveau. Dès 2001, des essais avaient été réalisés par Dassault avec des CFT. Ils disposaient chacun d’une capacité de 1 150 litres, mais étaient moins volumineux que ceux présents sur l’avion exposé. Le projet avait disparu, mais comme la nature de la « guerre » a changé, ils sont plus adaptés à la situation tendue actuelle.
Des mises à jour régulières
Si ces CFT sont ce que l’on remarque le plus au premier abord, ce n’est pas le principal atout du Rafale exposé. Il s’agit de l’évolution F5 de l’appareil qui sera livré à l’Armée de l’Air et de l’Espace et la Marine à l’horizon 2030. Car, tout comme Windows, l’avion est régulièrement mis à jour.
Actuellement l’armée est équipée de la version F4.1 et des évolutions incrémentielles sont entreprises régulièrement. Avant la fin de l’année, la version F4.2 sera d’ailleurs prête. Le F5 sera totalement différent, mais cela ne sera pas flagrant esthétiquement. La révolution se déroulera à l’intérieur, avec notamment l’implantation d’un réseau de fibre optique pour accélérer le débit des données et leur traitement. L’IAIA sera également mise à contribution et l’avion sera capable de mener des missions collaboratives avec le sol et d’autres appareils dont des drones en l’air.
Ce nouveau pod de MBDA peut porter jusqu’à six bombes ou missiles. Il occupe le même volume qu’un missile Scalp sous les ailes du Rafale. © Sylvain Biget
Le Rafale F5 disposera d’un « ailier fidèle », un drone furtif qui le précédera afin de lui ouvrir la voie en toute sécurité. Ce drone sera un dérivé du nEUROn également développé par Dassault Aviation. Comme toujours, l’avion reste omni-rôle et sera capable de réaliser une multitude de missions, dont l’emport des futurs missilesmissiles nucléaires hypersoniques ASN4G.
Deux moteurs plus puissants
Côté motorisation, il devrait bénéficier du nouveau M88 TT-REX que vient de dévoiler SafranSafran sur le salon du Bourget. Ce moteur augmentera la poussée de l’appareil de 20 % pour neuf tonnes en post-combustioncombustion. Dans le même volumevolume, le débit d’air sera supérieur, le système de refroidissement optimisé, ainsi que la tuyèretuyère. Côté électronique et capteurscapteurs, le radar RBE2 XG de ThalèsThalès va voir ses performances augmenter tant en détection qu’en suivi des cibles. Il saura relever des menaces furtives ou dotées de capacités de brouillage électronique.
Sous l’aile droite du Rafale F5, on peut d’ailleurs voir un podpod inédit estampillé ESJ. Conçu par Thalès, cette nouveauté a des capacités avancées de brouillage et de guerre électronique, mais il est difficile d’en savoir plus. L’équipement sera porté en même temps que les missiles supersoniques RJ40 de MBDA. Des missiles destinés à neutraliser les systèmes radars de l’ennemi afin d’ouvrir la voie à des frappes plus stratégiques.
Voilà pour le portrait-robot de ce Rafale F5 qui préfigure ce que pourra être le Scaf et qui fait actuellement sensation sur le salon du Bourget. Sur le stand du missilier MBDA, on peut également voir un étrange support à missiles baptisés Hexalauncher. Il peut embarquer six bombes sous un seul support sous l’aile et pourrait bien trouver sa place sur le Rafale pour augmenter son armement.