Elon MuskElon Musk a activé StarlinkStarlink au-dessus du territoire iranien. Une manière pour le milliardaire de s’immiscer dans le conflit en cours avec Israël en attaquant indirectement le régime qui souhaitait couper l’accès à Internet à la population.
Ses intentions sont claires : Elon Musk a assuré vouloir mettre fin au régime. La République islamique ayant déjà, par le passé, eu recours à cette mesure de censure d’internet lors de manifestations trop importantes.
Regarder les conflits d’en haut
C’était notamment le cas en 2022 : une étudiante d’origine kurde portant des vêtements jugés inappropriés avait été arrêtée, puis battue et tuée. Les manifestations avaient été violemment réprimées et le régime avait coupé les connexions. À l’époque, Elon Musk avait annoncé ses intentions de prendre le relais avec sa constellationconstellation de satellites, mais n’était pas passé à l’acte.
L’initiative n’a pas plu au régime. Le ministère de la communication a demandé expressément aux citoyens de ne pas installer le dispositif à même de recevoir la connexion d’Elon Musk, et ce sous peine de sanctions.
Pour comprendre l’enjeu et le pouvoir que détient le milliardaire dans cette guerre de l’internet, il faut savoir comment les gouvernements coupent l’accès à un pays entier. La technique la plus utilisée est celle du filtrage de paquets qui permet de fermer des zones spécifiques d’internet. Par exemple, en coupant l’accès à des adresses IP associées à des sites web. Au hasard, WhatsAppWhatsApp, FacebookFacebook, X ou InstagramInstagram.
D’autres méthodes existent, comme le détaille LisaLisa Garbe, chercheuse au Social Science Center de Berlin, dans un article de The Conversation : « Par exemple, la manipulation du système de noms de domaine, les attaques par déni de service ou le sabotage pur et simple de l’infrastructure physiquephysique. Elle ajoute même : Il est largement admis que les coupures d’internet constituent une violation des droits fondamentaux tels que la liberté d’expression. Cependant, les gouvernements développent des moyens de plus en plus sophistiqués pour bloquer ou restreindre l’accès à l’internet ».
Une connexion inatteignable
C’est là que Musk entre en jeu, mais tout n’est pas si simple. En théorie, la connexion par satellite permet de s’affranchir des barrières physiques. Un gouvernement n’a aucun accès aux infrastructures satellitaires. Si les engins en orbiteorbite basse émettent bien vers son territoire, il ne peut pas empêcher la connexion. En revanche, si la population ne dispose pas d’antennes individuelles, impossible de recevoir le signal du satellite.
Concrètement, les Iraniens qui voudraient se connecter ont besoin d’un terminal ressemblant à une petite antenne à orienter en direction du ciel. Un matériel illégal en Iran, mais qui aurait été acheminé clandestinement du côté des frontières. On estime qu’il y en aurait 20 000 en fonctionnement à travers le pays.
Le seul obstacle est légal, pas technique. Si SpaceX décide de ne pas respecter la régulation, les autorités n’ont aucun levier technologique pour empêcher les connexions.
Au final, les décisions d’Elon Musk ont de telles conséquences qu’elles redéfinissent une partie des relations internationales. À Cuba, en mai 2025, des antennes auraient été introduites illégalement dans le pays, ce qui a été perçu comme une tentative de déstabilisation menée par les États-Unis.
Cette fois, c’est directement Richard Grenell, envoyé pour les missions spéciales et nommé récemment par Donald Trump, qui a publiquement demandé à Elon Musk s’il pouvait rendre Starlink gratuit en Iran.