Netflix a déclaré la guerre il y a quelques mois au partage de compte entre personnes qui n’habitent pas ensemble. Le géant du streamingstreaming estime à plus de 100 millions le nombre de foyers qui partagent leur abonnement, soit près de la moitié des 230 millions d’abonnés. Repéré par le Huffington Post, Netflix vient de mettre à jour son site et indique désormais comment il compte s’y prendre.
L’entreprise compte utiliser l’adresse IP, les identifiants des appareils et l’activité du compte pour déterminer l’emplacement qui constitue de foyer de l’abonné. Si quelqu’un utilise un appareil pour la première fois alors qu’il n’est pas connecté depuis le domicile de l’abonné, il faudra d’abord le valider. Netflix enverra un code de confirmation au numéro mobile ou à l’adresse e-mail de l’abonné qu’il devra saisir sur l’appareil dans les 15 minutes pour accéder au service.
Une option payante pour partager son compte
Netflix demandera également de revalider tout appareil qui n’a pas accédé au service depuis le domicile de l’abonné depuis plus d’un mois. Cependant, aucune validation ne sera demandée pour les appareils qui utilisent la connexion Internet du foyer NetflixNetflix, dans la limite du nombre de connexions simultanées autorisées dans le forfait choisi.
Le service compte mettre en place une option payante qui permet de partager son compte en ajoutant des foyers secondaires. Netflix a déjà testé une option similaire dans quelques pays d’Amérique latine l’année dernière. Facturée l’équivalent de 2 à 3 euros, les résultats avaient été mitigés. Afin d’encourager les utilisateurs à prendre leur propre abonnement, Netflix devrait proposer le transfert de profil, par exemple depuis un compte partagé vers un tout nouveau compte, afin d’éviter de perdre son historique. L’entreprise n’a pas encore indiqué de calendrier pour la mise en place de ces changements, mais certaines sources indiquent qu’ils pourraient arriver dès la fin du mois de mars.
Netflix va facturer le partage de mots de passe
Plutôt que de bloquer les comptes partagés entre plusieurs personnes, Netflix va proposer de facturer un petit supplément. Cette solution est testée dans trois pays d’Amérique du Sud, et l’idée est de réserver exclusivement le partage d’un compte au sein d’un même foyer. Pour le partage avec des amis, il faudra payer…
Article de Fabrice Auclert, publié le 17/03/2022
« On n’a pas fini de vous demander vos codes ». C’est le slogan de Canal+, cette année, avec ses publicités qui mettent en vedette KadKad Merad à qui tous ses proches demandent les codes pour se connecter et profiter de Canal+. Une manière d’ironiser sur le partage des mots de passe, et chez Netflix, on cherche aussi des solutions pour limiter ce partage de codes, considéré comme du piratage.
Après avoir testé un système d’alerte la saisonsaison passée pour encourager les « fraudeurs » à créer leurs propres comptes Netflix, la plate-forme teste actuellement un autre procédé payant. Au Chili, au Costa Rica et au Pérou, Netflix invite les abonnés à payer un supplément pour partager leur compte avec des personnes extérieures à leur foyer. Netflix explique que les abonnés pourront ajouter jusqu’à deux « Extra membres » et c’est facturé entre 2 et 3 dollars selon les pays. Pour l’instant, pas d’indication sur une mise en place aux États-Unis, en Asie, en Afrique ou en Europe.
Seul le partage en famille est autorisé
Le surcoût est donc assumé par le propriétaire du compte « parent » et à lui de « négocier » avec ses amis pour en partager les frais… Pour Netflix, l’idée est de convertir ces « Extra membres » en abonnés, avec la possibilité de transférer leur profil en cas de nouvelle inscription, et ainsi de reprendre des séries en cours, ou de leur envoyer des recommandations personnalisées.
Pour Netflix, ce partage de comptes, extérieur au domicile, représente un gros manque à gagner. « Les comptes sont partagés entre les ménages, ce qui a un impact sur notre capacité à investir dans de nouveaux programmes télévisés et films pour nos membres », écrit Chengyi Long, directeur de Netflix Product Innovation, dans un article de blog. Ce que l’on ne sait pas, c’est comment Netflix pourra distinguer l’utilisation d’un compte par ami d’une utilisation en vacances…
Netflix pourrait faire appel à l’IA pour limiter le partage de comptes
Au Consumer Electronics Show 2019, une société britannique a dévoilé un service dédié aux solutions de VODVOD, capable de détecter si le partage d’un mot de passe de connexion est effectué de manière légale ou frauduleuse. Au cœur de ce système, l’apprentissage automatique.
Publié le 14 janvier 2019 par Fabrice Auclert
« Tu peux m’envoyer ton identifiant et ton mot de passe Netflix ? ». Que l’abonné Netflix qui n’a jamais entendu cette question lève le doigt ! Le partage de comptes Netflix est très simple, et il est facile de contourner les limites imposées par le célèbre service de vidéo à la demande. Pour contrer ce manque à gagner estimé à 10 milliards de dollars pour 2021 (source Parks Associates) et ce qui s’apparente à du piratage, une société spécialisée dans l’intelligence artificielleintelligence artificielle a proposé ses services à Netflix, mais aussi aux autres services par abonnement proposant du contenu vidéo. Au cœur de ce système anti-pirates, baptisé Credentials Sharing Insight : l’intelligence artificielle !
Concrètement, Synamedia a développé un logiciel capable de surveiller, détecter et bloquer le partage d’identifiants et les mots de passe. Pourquoi cette solution est-elle plus pointue que celle qu’utilisent Netflix et les systèmes concurrents en interne ? Tout simplement parce que l’intelligence artificielle est en mesure de savoir si le compte est partagé avec un proche dans le cercle familial, ou si les identifiants sont utilisés par une personne qui n’est pas liée à l’abonnement. Un système de surveillance intelligent qui évite ainsi les blocages intempestifs, tout en repérant les utilisations frauduleuses.
Pour l’instant, Netflix et ses concurrents ne sont pas trop regardants sur le partage de compte car c’est un excellent moyen de recrutement. © Synamedia
L’apprentissage automatique est plus efficace qu’un algorithme
Pour parvenir à faire la distinction, le logiciel récupère d’abord toute la base de données du service concerné, soit des dizaines de millions de comptes quand il s’agit de Netflix. Ensuite, c’est l’intelligence artificielle qui entre en jeu pour repérer les lieux de connexion et les appareils utilisés par un compte. À chaque fois que les identifiants sont utilisés sur un autre lieu de connexion ou un autre appareil, c’est l’apprentissage automatique qui se charge de déterminer des tendances, et de donner un score de probabilité. Plus ce score est élevé, plus le piratage est évident. C’est d’autant plus évident lorsqu’un même compte est connecté à plusieurs endroits au même moment…
Mais pourquoi utiliser l’apprentissage automatique plutôt qu’un système plus strict de blocage comme il en existe sur d’autres services ? Tout simplement parce que les habitudes des utilisateurs changent, et plus particulièrement celles des jeunes, plus enclins à commencer une série sur leur ordinateurordinateur, puis à continuer de regarder un épisode sur leur smartphone, et à le finir sur leur console, chez un ami. Les adresses IP se multiplient et il devient alors compliqué de savoir si l’utilisation est frauduleuse ou pas. Un algorithme, installé en dur, ne fera pas la distinction alors qu’une note de probabilité, donnée par l’intelligence artificielle, laisse la main à l’homme pour le déterminer.