Quand l’os devient un haut-parleur

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Si nous ne reconnaissons pas notre voix sur un enregistrement que nous écoutons, c’est tout à fait normal. Ce phénomène est dû à l’ostéophonie, plus connue sous le terme de « conduction osseuse ».

Contrairement à la conduction aérienne, où le son passe par l’airair et fait vibrer le tympantympan avant d’atteindre l’oreille interne, les vibrationsvibrations sonores, dans ce mode de transmission, sont transmises directement à travers les os du crânecrâne jusqu’à l’oreille interneoreille interne.

Étant donné qu’une onde sonoreonde sonore à fréquence basse se propage mieux dans les os que dans l’air, c’est donc pour cette raison que nous avons tendance à percevoir notre voix plus basse et plus profonde que ce que les autres perçoivent.

Une nouvelle approche du son

Ce phénomène étudié dès le Ier siècle est utilisé de nos jours par des casques pour transmettre le son, tout en laissant le conduit auditif libre et permettant d’entendre l’environnement extérieur, ou encore par des personnes souffrant de pertes auditives via des implantsimplants qui permettent de contourner les parties endommagées de l’oreille.

C’est aussi la base de la technologie proposée par Losonnante pour ses bornes audio présentées lors du salon Big 2025 qui a laissé une large part à la Deeptech. « On est sur une innovation d’usage, on vient apporter aux gens une nouvelle approche du son », explique Gaëlle Dubois, chargée de développement de l’entreprise grenobloise.

Les bornes offrent en effet une expérience multisensorielle. Il suffit simplement de poser les coudes dessus et venir boucher ses oreilles. La technologie permet alors une expérience immersive, de faire corps avec l’environnement immédiat et de mettre en action le toucher, la vue et l’ouïe pour ressentir les émotions et l’énergieénergie d’une scène, d’un tableau ou d’un paysage. Selon Gaëlle Dubois, « on est un petit peu sur une expérience multisensorielle avec un ressenti vibratoire et émotionnel très différent selon les personnes ».

Réactions spontanées à l’écoute des bornes.  © Losonnante

Une palette d’expériences différentes

Musées, lieux culturels, festivals, parcs d’attraction, sites touristiques, « on est fiers, au bout de quatre ans, d’avoir développé une palette de clients très variés et très riches en expérience », se réjouit-elle. Plusieurs bornes Losonnante sont installées par exemple au Mont-Saint-Michel pour mettre en avant la faunefaune et la flore. Pas besoin d’accessoires, ce qui permet « de se libérer de la contrainte de devoir gérer un parc de casques ou d’écouteurs à donner, à reprendre, à nettoyer ou à remplacer en cas de perte ou de vol », souligne Gaëlle Dubois.

Le concept des bornes audios Losonnante est né en 2015 d’une expérimentation menée sur le site touristique sensible et protégé du lac de Paladru. Les fondateurs, OlivierOlivier Lebas et Fabien Rolland, ont ensuite intégré les laboratoires Pacte et AAU-Cresson rattachés au CNRS : « Ce qui nous a permis de mettre au travail les multiples dimensions apportées par le dispositif Losonnante (positions d’écoute, modes d’attention, rapport au corps et à l’environnement, relation entre haptique et acoustique), d’aboutir à la production d’un nouveau prototype d’écoute (travail sur la forme, les matériaux, la scénographie), et d’identifier des situations concrètes d’applicationapplication ».

Ils ont aussi tenu à ce que les bornes soient fabriquées à Grenoble, avec une conception, un assemblage et une mise au point des bornes réalisés localement pour garantir la qualité et soutenir l’innovation régionale.

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